STUCK IN THE MIDDLE WITH YOU |
- Allez, fais pas chier, Aaron. T'as perdu, c'est le jeu.
J'affiche un sourire en coin en croquant goulûment dans un donut. Je fais mine de les ignorer, tandis qu'ils tentent de me convaincre de le faire.
- Pas au boulot, les gars, j'ai un Super à interroger. J'aimerais garder ma dignité.
- Alors après, mec !
- Ouais, t'as perdu un pari, tu dois le faire.
- Je croyais que vous déconniez ! renchéris-je. En plus, je pensais vraiment que mon charme allait opérer. Je croyais vraiment que cette boulangère me donnerait son numéro.
- T'as l'air idiot à chaque fois que tu rentres dans sa boutique, m'informa Simon.
- Ouais et tu débats toujours sur la forme de ses éclairs au chocolat, forcément qu'elle peut pas te blairer.
- Écoute, les éclairs français n'ont pas cette forme, ça peut pas être aussi long qu'une baguette de pain, c'est plus rond, avec un petit truc sur le dessus-là, dis-je, sûr de moi.
- C'est une religieuse, ça.
- Pourquoi je me taperai une religieuse, je voulais déjà la boulangère.
- Mais je parlais pas de la boulangère, rétorqua mon ami.
- Bah oui, tu parlais de la religieuse...
- Mais non, le dessert, le dessert rond avec un truc dessus c'est une relig...
- OK CA VA, je vais le faire après l'interrogatoire.
Ils sont heureux, ils rient déjà sans avoir vu le spectacle. Je grommelle et me met en route pour aller voir le suspect. Ce n'est pas la première fois que je le vois. En fait, c'est la troisième fois, mais il avait toujours pu nous glisser entre les doigts, faute de preuve. Cette fois, il était cuit.
J'entre dans la salle, ferme la porte derrière moi. Je m'installe devant lui, un dossier dans les mains que je laisse lourdement tomber sur la table qui nous sépare. J'essaie de me concentrer pour rester sérieux mais je m'imagine déjà la scène qui m'attend. Je joins mes mains sur la table en fixant l'homme qui paraît nerveux.
- Alors, monsieur Beckett. Il semblerait qu'on est un petit souci. Est-ce que vous allez continuer à nous mentir longtemps ?
- Je ne vois pas de quoi vous parlez, monsieur l'officier.
- Monsieur Beckett, je vais vous rappeler les faits. La nuit dernière, vers 23h, vous avez utilisé vos pouvoirs pour ouvrir une brèche dans un mur et voler un téléviseur dans un magasin. Je me trompe, peut-être ?
- Bien sûr que vous vous trompez, monsieur. Je suis innocent. Si je veux une télévision, je me la paie. Et j'ai largement les moyens de le faire.
- Monsieur Beckett, vous avez été pris sur le fait par une caméra de surveillance. Allez-vous continuer à nier ?
Il devient cramoisie, pince ses lèvres et comprend qu'il est fichu.
- Les autres fois, les affaires vous concernant ont été classées sans suite, faute de preuve. Maintenant, les preuves, on en a.
- Je ne parlerai qu'en présence de mon avocat.
- Monsie...
- Mon avocat !!!!
Hey merde. Je sais très bien qui est son avocat. Et habituellement, j'arrive à l'esquiver. Mais ce matin nous étions tellement peu qu'il est inévitable que je la rencontre. Je pensais qu'avoir des preuves me permettrait d'avoir des aveux mais visiblement, je vais devoir la revoir.
Je sors de la salle d'interrogatoire pour rejoindre mes deux collègues. Ils m'attendent à l'accueil avec un tutu rose Barbie. Je veux souffler mais je souris comme un idiot à la place. C'est le jeu, après tout, un pari perdu est un pari perdu. Et puis, nous sommes le matin, il y a très peu de gens au poste, le temps que l'avocate arrive, j'avais le temps de le faire rapidement pour que personne ne me voit.
J'enfile rapidement le tutu en me faisant taquiner par les collègues et sautille légèrement sur place.
- Mec, c'est pas un ballet, ça. Tu te mets au milieu du poste et tu nous fais une danse digne du Lac de Cygnes.
Je grommelle, passe une main dans mes cheveux courts. Ai-je vraiment le choix ? Je me mets au centre du poste, affublé de mon nouveau costume et commence à me mettre sur la pointe des pieds pour imiter la ballerine. Je tente des levés de jambes absolument gracieux (mais si je vous le dis!), manque de tomber plusieurs fois, fais un tour sur moi-même et tombe nez à nez avec Joséphine.
J'affiche un sourire en coin en croquant goulûment dans un donut. Je fais mine de les ignorer, tandis qu'ils tentent de me convaincre de le faire.
- Pas au boulot, les gars, j'ai un Super à interroger. J'aimerais garder ma dignité.
- Alors après, mec !
- Ouais, t'as perdu un pari, tu dois le faire.
- Je croyais que vous déconniez ! renchéris-je. En plus, je pensais vraiment que mon charme allait opérer. Je croyais vraiment que cette boulangère me donnerait son numéro.
- T'as l'air idiot à chaque fois que tu rentres dans sa boutique, m'informa Simon.
- Ouais et tu débats toujours sur la forme de ses éclairs au chocolat, forcément qu'elle peut pas te blairer.
- Écoute, les éclairs français n'ont pas cette forme, ça peut pas être aussi long qu'une baguette de pain, c'est plus rond, avec un petit truc sur le dessus-là, dis-je, sûr de moi.
- C'est une religieuse, ça.
- Pourquoi je me taperai une religieuse, je voulais déjà la boulangère.
- Mais je parlais pas de la boulangère, rétorqua mon ami.
- Bah oui, tu parlais de la religieuse...
- Mais non, le dessert, le dessert rond avec un truc dessus c'est une relig...
- OK CA VA, je vais le faire après l'interrogatoire.
Ils sont heureux, ils rient déjà sans avoir vu le spectacle. Je grommelle et me met en route pour aller voir le suspect. Ce n'est pas la première fois que je le vois. En fait, c'est la troisième fois, mais il avait toujours pu nous glisser entre les doigts, faute de preuve. Cette fois, il était cuit.
J'entre dans la salle, ferme la porte derrière moi. Je m'installe devant lui, un dossier dans les mains que je laisse lourdement tomber sur la table qui nous sépare. J'essaie de me concentrer pour rester sérieux mais je m'imagine déjà la scène qui m'attend. Je joins mes mains sur la table en fixant l'homme qui paraît nerveux.
- Alors, monsieur Beckett. Il semblerait qu'on est un petit souci. Est-ce que vous allez continuer à nous mentir longtemps ?
- Je ne vois pas de quoi vous parlez, monsieur l'officier.
- Monsieur Beckett, je vais vous rappeler les faits. La nuit dernière, vers 23h, vous avez utilisé vos pouvoirs pour ouvrir une brèche dans un mur et voler un téléviseur dans un magasin. Je me trompe, peut-être ?
- Bien sûr que vous vous trompez, monsieur. Je suis innocent. Si je veux une télévision, je me la paie. Et j'ai largement les moyens de le faire.
- Monsieur Beckett, vous avez été pris sur le fait par une caméra de surveillance. Allez-vous continuer à nier ?
Il devient cramoisie, pince ses lèvres et comprend qu'il est fichu.
- Les autres fois, les affaires vous concernant ont été classées sans suite, faute de preuve. Maintenant, les preuves, on en a.
- Je ne parlerai qu'en présence de mon avocat.
- Monsie...
- Mon avocat !!!!
Hey merde. Je sais très bien qui est son avocat. Et habituellement, j'arrive à l'esquiver. Mais ce matin nous étions tellement peu qu'il est inévitable que je la rencontre. Je pensais qu'avoir des preuves me permettrait d'avoir des aveux mais visiblement, je vais devoir la revoir.
Je sors de la salle d'interrogatoire pour rejoindre mes deux collègues. Ils m'attendent à l'accueil avec un tutu rose Barbie. Je veux souffler mais je souris comme un idiot à la place. C'est le jeu, après tout, un pari perdu est un pari perdu. Et puis, nous sommes le matin, il y a très peu de gens au poste, le temps que l'avocate arrive, j'avais le temps de le faire rapidement pour que personne ne me voit.
J'enfile rapidement le tutu en me faisant taquiner par les collègues et sautille légèrement sur place.
- Mec, c'est pas un ballet, ça. Tu te mets au milieu du poste et tu nous fais une danse digne du Lac de Cygnes.
Je grommelle, passe une main dans mes cheveux courts. Ai-je vraiment le choix ? Je me mets au centre du poste, affublé de mon nouveau costume et commence à me mettre sur la pointe des pieds pour imiter la ballerine. Je tente des levés de jambes absolument gracieux (mais si je vous le dis!), manque de tomber plusieurs fois, fais un tour sur moi-même et tombe nez à nez avec Joséphine.
(c) AMIANTE