twin size mattress (teampanda)

content warning: mention de sang et d'animal blessé (pas sévèrement) dans le premier rp, mais aussi tout au long de celui-ci! prenez-soin de vous! twin size mattress (teampanda) 2800875253

twin size mattress (teampanda) 2800875253

twin size mattress

This is for the lions living in the wiry broke down frames of my friends bodies
When the flood water comes, it ain't gonna be clear, it's gonna look like mud, but I will help you swim

◊ ◊ ◊

ça avait été la sortie usuelle, après avoir passé la journée dorlotée par le vétéran, histoire que le gamin puisse la voir quelques heures avant d'à nouveau la confier. un arrangement compliqué à faire, étant donné le lien entre les deux, et le fait qu'il n'avait jamais eu à s'en séparer. mais ça avait été pour le mieux, et elle ne passerait jamais de nuits dehors ou dans un squat qu'il ne connaîtrait pas avec elle, trop de risques qu'elle y tombe malade ou soit blessée. alexei s'est avéré être la personne idéale, même si clairement il ne lui avouerait jamais. l'homme taciturne avait toujours pris le plus grand soin de la bête, l'amour était clairement réciproque, et au moins elle continuait de faire son travail, dans une moindre mesure. la mettre avec une meute d'autres chiens comme précédemment proposé lui paraissait un peu trop pour les vieux os de la chienne noire et blanche, et c'était très bien comme c'était. le vétéran en avait lui-même besoin, sans doute. une de ces personnes qui clament qu'elles n'auront jamais de bêtes ou qu'elles dormiraient dans le jardin, et qui finissent par avoir des boules de poils devant un film sur le canapé, comme on l'entend souvent. malgré la légère surdité de la terre-neuve vieillissante, toujours le même entrain à se rendre dans le parc approprié et avoir la collation à laquelle elle était habituée. rien à signaler, en rentrant dans le métro avec le brouhaha et la cohue habituelle, une place debout trouvée, et une sortie faite une station plus tard, sans le moindre problème.

juste panda qui semble maintenant claudiquer, et quand il se penche pour y jeter un œil, une mare noire de sang en plein dans la station, tout autour de la patte avant. le coeur rate un, probablement plusieurs d'ailleurs, battements, everest qui se rend plus pale qu'il ne l'a jamais été, et panda qui ne semble pas trop ennuyée pour le moment. l'adrénaline sans doute. panda, couché, qu'il signe en même temps vu la foule et l'ouïe actuelle de vieille dame, paume tendue dirigée vers le sol, pour qu'elle comprenne dans tous les cas. un regard plus insistant en revenant sur ses pas, ça semble venir du métro, même s'il n'a pas le souvenir d'une catastrophe là-bas. ça lui met un moment de penser à une probable griffe retournée, ou un accident du genre, expliquant par conséquent la perte carmin en plein milieu de la station, et le silence de sa meilleure amie qui n'aurait certainement pas osé se manifester. l'adolescent qui revient rapidement vers sa chienne, accroupi à côté, à se demander quoi faire maintenant.

heureusement quelques kits stériles qu'il lui reste de son diabète, mais rien à faire pour définitivement stopper le saignement, clairement. le choix de continuer son chemin et de se rendre chez alexei, qui saura l'emmener voir un vétérinaire, ne sachant pas si l'acte nécessiterait une suture ou autres. vu le nombre de cochonneries dans une station de southwood, clairement pas le meilleur endroit pour s'y faire une plaie ouverte, clairement. le réflexe d'appeler, alors qu'il invite panda à se relever, tout droit, ascenseur. courage panda, pardon., et le téléphone qui ne fait naturellement que couper dans la station, parce que même dans la ville des supers en octobre 2020 on ne peut toujours pas bénéficier de réseau suffisant en cas d'urgence, naturellement. alexei, y a eu un accident, je vais pas pouvoir monter les escaliers avec panda, tu peux me rejoindre en bas? je suis dans la station proche de chez toi j'avance avec panda. ça ne coagule pas, rien à faire, et ça commence sincèrement à le contrarier. elle reste calme et assise dans l'ascenseur, au moins, mais on peut définitivement les suivre à la trace vu les spotting laissés. au pire, entre les drogues, l'alcool et la pisse pour lequel est utilisé l'ascenseur, ça ne changera pas.

il finit par croiser en chemin alexeï, heureusement pas trop loin de chez lui. juste le temps de descendre en catastrophe pour lui, vu le drôle d'appel réalisé. elle est blessée à la patte, elle marche dessus mais clairement elle boite, et elle fait que perdre du sang, qu'il lâche d'un coup en guise de salutations, il sera forcément plus calme que lui, il s'en doute. je sais pas ce qu'il s'est passé, elle s'est pas battue, on nous a pas attaqués, paroles trop rapides, cadence vraiment trop élevée. everest a toujours été un moulins à paroles en général, mais le ton de l'ancien débatteur aux olympiades était souvent beaucoup plus professoral et posé. je veux pas qu'elle meure, qu'il finit par tout simplement paniquer en la caressant frénétiquement. y a charlie qui la connaît et peut la recevoir parce qu'en urgences j'en ai facile pour 500 dollars, mais elle peut pas prendre le métro elle doit avoir trop mal et légalement je peux pas. naturellement, le chien est censé être en parfaite santé pour alerter, pas avoir une veine explosée sur le sol bleu clair du métro. j'ai pas pu la porter, grosse vache qu'elle est, et honnêtement, quand il était petit et jusqu'à ces dernières minutes il en avait été absolument ravi. elle effrayait tout le monde dans le pensionnat, et un petit chien certainement pas.

(c) oxymort

Twin size matress (teampanda)

Il y avait, dans la manière dont je vivais, probablement quelque chose d’hectique. Les allées et venues, les successions désorganisées de déplacement succins et longs. Ce n’était donc pas rare que mon appartement soit dans un état gelé de désordre rigide. Un équilibre assez changeant, il fallait que le reconnaître, depuis l’arrivée de Panda, dont la langue pendante n’avait d’égal que sa sérénité. Une brave bête, qui n’allait pas sans me rappeler, dans un registre bien différent cependant, les chiens démineurs que nous avions parfois à nos côtés. Je n’avais pour ma part, jamais vraiment eu le temps de pouvoir m’offrir le réconfort d’un animal aussi loyal, étant moi-même, à l’antithèse de ce principe. Ce n’était pourtant pas faute de m’être interdit ce contact affectueux et infectieux, dont je ne pouvais désormais plus me dépêtrer.

Je n’avais pas de regret sur mon choix et, sans l’admettre à voix haute, le canidé avait réussit à accomplir quelques petits miracles, dans ce monde privé de lumière divine qu’était ma vie. S’il m’arrivait toujours de n’avoir qu’un sommeil fractionnel, je parvenais au moins à garder une tranquillité certaine, malgré les bruits ambiants. Une confiance qui, jusqu’ici, était inexistante. Le jeune propriétaire de Panda venait lui rendre visite avec régularité, ce qui était une épine dans mes horaires qui frôlaient l’irrégularité d’un sans-papier. Je ne pouvais guère le blâmer, car la chienne semblait être toute sa vie, une âme-sœur, parfois, me venait à l’esprit. Malgré sa vieillesse grandissante, elle accueillait toujours son maître avec une joie qui semblait immémoriale.

J’étais en pleine lecture, lorsque l’appel survint. J’avais décroché mon téléphone fixe après m’être assuré de connaître le numéro inscrit, seule preuve de modernité que je m’étais octroyé. J’avais répondu, en reconnaissant celui d’Everest, pour entendre l’hystérie frontalière à la panique dans la voix cadencée et rapide de ce dernier. Plusieurs scénarios me parvinrent à mon esprit, avant même qu’il ne finisse sa phrase. Était-il blessé ? Était-ce son compagnon à quatre pattes qui l’était ? Avait-il était attaqué ? Il était inutile, pourtant de s’attarder sur ce détail, car comme tout le reste, le constat de cette vérité, viendrait lorsque je le retrouverais. J’avais pris la peine de m’armer, avant de sortir, une mauvaise habitude, dans la plupart des beaux quartiers huppés, mais ici, ce n’était pas moins une nécessité.

C’est donc avec un couteau dans la poche intérieure de ma veste et mes clés de voiture que je partais, en prenant toutefois la peine de fermer ma porte à clé. Descendant rapidement les marches du premier étage, puis empruntant la porte de sortie de l’immeuble, je marchais à bon pas, dans la direction indiquée par l’adolescent. Je l’aperçus à mi-chemin, arrivant finalement à sa hauteur. L’éclat rougeoyant du sang sur le sol, contraste criant à l’environnement si gris et pastel, me fit comprendre rapidement la succession d’évènements, tandis que les explications qui semblaient ce dévorées les unes sur les autres, s’enchaînaient avec frénésies. Calme, je l’étais, ce n’était pas la première fois que je voyais du sang. Des camarades traînés à même la terre avec leurs jambes arrachées, aux puits béants laissés par des tirs de mortiers, je n’étais plus vraiment choqué de voir du sang roulé sur la peau d’un être vivant, aussi sympathique m’était-il.

J’avais des connaissances de premier secours, mais ce n’était pas ça qui allait sauver Panda, probablement la moins affectée par tout ça. Son calme olympien tranchait avec l’effarement d’Everest. J’observais un instant la blessure, avant de me tourner vers son maître.
- « Je vais la porter jusqu’à la voiture. Bouge. »
Ma voix ne souffrait d’aucune réplique et, quoi que cela faisait longtemps que je n’avais pas porté plus que lourd qu’une vingtaine de kilos sur le dos, je me féliciter d’avoir gardé une forme d’enfer, malgré mes quarante ans. Ma capacité n’y était sans doute pas pour rien… M’accroupissant à hauteur de la chienne, je l’installais sur mon dos avant de me redresser et de partir en direction du véhicule.

Je me doutais, vu l’attitude de Panda, qu’elle ne s’était pas battue, la plaie serait différente, dans tous les cas. Ce n’était probablement pas le meilleur endroit pour une lésion pareille, mais ce n’était pas comme si elle avait eu le choix.
- « Ne t’inquiète pas, ce n’est pas si grave. Elle saigne beaucoup, parce que la peau est fine et qu’il y a beaucoup de veine à cet endroit, mais ce n’est pas mortel. »
Je n’avais aucune raison de m’inquiéter, et mon ton indiquer clairement que je ne l’étais pas. Une assurance que j’espérais confier à Everest, mais il était tellement nerveux et consterné que cela serait probablement tâche impossible. J’arrivais finalement devant mon pick-up noir, qui malgré mes usages était dans une bonne condition. Je l’avais eu d’occasion, un modèle de seulement trois ans, mais qui n’avait ni GPS ni radio. Il possédait quatre places, ce qui était un plus, considérant mes sorties.

Gardant un bras pour le maintient de la position de Panda, je plongeais ma main restante dans ma veste pour récupérer mes clés et ainsi déverrouillé le tout-terrain. J’ouvrais la porte du siège arrière.
- « Monte à l’arrière avec elle. »
Je m’avançais à l’intérieur, pour l’y déposée le plus délicatement possible sur son flanc, laissant du temps à son propriétaire pour s’attacher et rassurer la bête, avant de fermer la portière et d’aller à l’avant pour prendre le volant.
- « Elle est où ta Charlie ? »

Alexeï Karkarovish

EPSILON

twin size mattress

This is for the lions living in the wiry broke down frames of my friends bodies, When the flood water comes, it ain't gonna be clear, it's gonna look like mud, but I will help you swim

◊ ◊ ◊

le calme d'alexei est parfaitement attendu, bien que tout à fait bienvenu. quand on a fait la syrie, il y a pire qu'un bobo de canidé, sans doute. pour everest, pour le moment, tous les malheurs du monde ne sauraient simplement pas rivaliser. panda ça a toujours été plus qu'un chien, à lui sauver la vie toutes les nuits quand les pompes n'étaient pas aussi précises avant, ça a toujours été plus qu'une pote, avachie sur le lit de camp juste à côté du sien pour sentir son haleine jusque dans son sommeil à tout moment, et ça a plus qu'été sa psy, quand le harcèlement était trop difficile. une dépendance totale qui a certainement freiné tout le monde, et qu'il a enfin commencé à contrôler chez les rats, pour la meilleure santé de tout le monde. on pense tous les jours à la fin de vie d'un chien, surtout arrivé à la date butoir en soi, ou plus aucune mutuelle ne voudrait maintenant d'elle même si lui avait un compte en banque actif et le droit, mais cette éventualité le ramène systématiquement à la maturité d'un enfant de neuf ans, tout le monde le sait. panda méritait d'être éternelle, sincèrement, et il ne la remplacerait sûrement pas. des fois quand elle a mal elle le dit, mais la plupart du temps elle évite, bourrique. ça a conduit à la plus belle des galettes de vomi en plein cours de maths, une fois. un début de gastro qu'elle avait soigneusement caché, et qu'everest n'avait pas du tout su identifier.

il la saisit sans le moindre mal après avoir regardé la patte blanche de la chienne, sérieux pas grand chose à voir pour lui, mais il trouverait certainement le temps plus tard. panda vient d'un refuge, elle a été transférée parce qu'elle venait d'une ferme d'amish saisie pour mauvais traitements quand elle était bébé, et c'est le refuge qui a testé la portée en lien avec un programme d'astoria et qui l'a fait aller à l'école après. et charlie y va tout le temps, elle est gentille, elle m'emmerdera pas, un vétérinaire aurait tous les droits de le faire, le chien est apparemment signalé comme volé, sacré coup bas de ses parents, mais certainement la meilleure chose pour le retrouver plus facilement. elle lui a fait ses vaccins et tout il y a un mois. le manque d'efforts visible quand il la met sur son dos est consternant, en vérité, et il ne s'attendait pas à autant de pas sans un besoin de souffler, alors que lui suit au trot, essayant de mettre la anse de la laisse sur la chienne pour ne pas rester bizarrement accroché aux deux. elle finit par pendre un peu, mais rien de dramatique vu l'urgence de la situation en soi. personne l'a porté depuis genre ses huit mois, t'as pensé à faire les jeux olympiques ou un truc comme ça? demandé surtout pour passer le stress, panda est certainement moins lourde qu'un camarade blessé en pleine zone de guerre, et le sol n'est pas miné, ce qui accélère définitivement le pas. alors qu'elle est beaucoup trop imposante pour son sexe, ressemblant plus souvent aux mâles de sa race, il n'aurait jamais réussi à le faire, en tous cas.

le pick-up n'est pas trop loin, heureusement, et panda y est allongée sans trop de difficultés. une seconde de remords pour la possibilité d'avoir du sang à l'arrière du pick-up, mais un nettoyage se paierait en soi, il trouverait les moyens quelque part, si besoin. dans son sac rien de plus que des gaz stériles, qui s'avéreraient utiles pour plus tard, mais certainement pas de serviettes pour tout éponger. il place son manteau sous sa tête et sous la patte avant, espérant que ce soit suffisant, continuant de la caresser alors qu'il s'installe juste à côté. superficiellement attaché, il s'attarde un peu plus sur la patte en question, mais la chienne a toujours un mouvement de recul avant qu'on arrive à y voir quelque chose, malheureusement. arrête de baver par terre panda c'est pas ta voiture, compliqué en position allongée, mais au moins ça avait l'avantage de meubler. il met un pshit d'antiseptique sur toute la patte, mais il ne s'aventurera définitivement pas avec les interstices sans un appel à charlie. elle vit à southwood, genre vers le magasin libanais qui reçoit et envoie des colis et des valises, tu vois? juste en face. et enfin, l'idée de lui téléphoner. hey charlie, vraiment pardon de te déranger, mais il est 19h et toutes les cliniques vont être en train de fermer sauf le service des urgences de burton bridge, et panda a eu un souci dans le métro, elle saigne de la patte, genre du bout de la patte avant gauche, est-ce qu'on peut faire un stop chez toi pour que tu vois ce que c'est? désolé de l'heure c'était vraiment pas au programme. elle saigne pas mal je trouve, et ça coagule pas énormément, et de toute façon c'est pas hyper propre par terre donc j'ai pas trop confiance pour qu'elle cicatrise seule. c'est moins important maintenant mais il y a encore des gouttes quoi. ça la rend pas agressive en attendant, tu la connais de toute façon. on peut passer ou tu es occupée?

un espoir que le le message soit bien passé, puis une réponse positive de l'auxiliaire vétérinaire, enfin. un pouce en l'air donné à alexeï qui peut enfin démarrer, en espérant qu'il voit où le magasin est. elle est grave calme, mais ça veut rien dire. elle a déjà eu la gastro en plein cours et a continué de bosser jusqu'à ce qu'on l'apprenne très vite. elle est trop gentille. par contre je peux pas appuyer sur ses doigts du tout, donc ça doit venir de là. il s'est mis en route, et lui s'accroche à sa chienne comme s'il se préparait à son dernier souffle, sans doute parce qu'elle n'est pas toute jeune, et qu'il s'en veut d'être moins présent maintenant. les grattouilles semblent aider au moins émotionnellement, et elle ne tarde pas à fermer les yeux avec une respiration toujours aussi normale, ce qui est au moins une bonne chose.

(c) oxymort

Twin size matress (teampanda)

Everest, pour toute sa bonne volonté, était un moulin à paroles notoire. Je n’avais pas demandé les origines de sa chienne, mais nul besoin ne s’en était fait sentir. À quoi bon, quand de toute manière, il était lancé dans l’histoire de celle-ci, sans aucun doute pour essayer de réduire l’excédant de nervosité qui faisait vibrer son corps, tel un ressort comprimé. Je connaissais bien cette sensation désagréable, un entre-deux, où nerfs à fleur de peau rencontraient une énergie explosive, rendant toute position inconfortable et tout effort aussi vain que nécessaire. Comme si le fait de s’arrêter, aller spontanément terminer votre existence. Dans tous les cas, j’étais bien partis pour l’écouter monologuer un moment, j’en profitais donc pour repérer le magasin dont il venait de me parler. Je l’avais vaguement croisé, il y a quelque temps, je pensais donc pouvoir le retrouver.

Démarrant le destrier mécanique qui ronfla lourdement, je me tournais brièvement dans sa direction pour tendre l’oreille, alors qu’il c’était précipité sur son téléphone pour appeler, celle que j’assumais être Charlie. Un pouce levé m’indiqua que peu importait qui était la personne, nous pouvions démarrer. Même si je ne dépassai pas les limitations de vitesse, je ne fus pas particulièrement regardant des quelques kilomètre-heure en trop au compteur. J’avais appris qu’il fallait être patient avec le jeune garçon et qu’une fois tout son souffle échappé, je pourrais lui répondre. Non pas, que je n’aurais pas pu le faire avant, mais je n’avais pas particulièrement envie de l’interrompre dans son étonnement empressé.

Un virage après l’autre dans les rues, et quelques vrombissements mécontent lorsque à plusieurs reprises, je me permis de dépasser des véhicules que je considérais comme trop lent, mais qui vraiment, devait être à peine en dessous de la limite autorisée. J’avais probablement à ce moment-là, briser quelques règles de conduite, mais je n’étais plus vraiment attaché à ses dernières, vu les nombreux chefs d’accusations criminels que j’avais. Je n’étais pas homme à étaler ma vie privée, mais ce pauvre bougre me faisait presque pitié. Si ce n’était pour le garder serein, je pouvais au moins le distraire, en attendant d’arriver à destination, dans quelques minutes sans doute.

- « Il y au moins vingt ans maintenant, quand j’étais encore à l’armée, je suis allé au Tadjikistan pour y mater une rébellion. Le pays était essentiellement constitué de montagnes et de vallons. Il faisait froid en altitude, même en été. »
Je jetais un bref regard à mon rétroviseur, avant de freiner devant un feu, attendant qu’il retourne au vert. J’en profitais pour observer discrètement l’adolescent, qui pour l’instant, à défaut de s’être calmé, était visiblement accroché à Panda, comme une ligne de vie.
- « J’étais sensé partir en reconnaissance avec plusieurs unités et des blindés. Le gel nous ayant pris par surprise, les moteurs à froid, n’ont jamais redémarré. On a dû improvisés des transports pour nos batteries et nos canons. Des ânes et des chevaux, réquisitionnés dans les villages alentours. Quand cela ne suffisait pas, nous devions pousser avec les bêtes. Cela a duré des jours entiers. Certains n’arrivaient même plus à dormir à cause des douleurs musculaires. Avec plusieurs centaines de kilos par chariot, ont s’est vite fait des muscles en béton… Même si j’ai perdu avec le temps. »

Tout en parlant, je reprenais la route, apercevant enfin notre magasin de valise quelques minutes après. Me parquant à proximité de ce dernier, cherchant du regard la dite clinique de cette fameuse Charlie, que je n’avais encore jamais vu ou rencontrer. Après quelques secondes, j’abandonnais l’idée de la trouver pour sortir, fermant derrière moi la porte du côté conducteur pour ouvrir la porte passagère. Rentrant partiellement à l’arrière, pour récupérer la chienne, je réitérais mon ancienne position, la femelle sécurisé sur mes épaules. J’attendis qu’il sorte à son tour, pour qu’il puisse prendre les devants et me guider en direction de son amie et je l’espère enfin, de soins appropriés pour Panda. Même si elle n’était pas aussi lourde qu’on pouvait le penser, je n’allais pas prétendre qu’elle ne pesait pas son poids, la bestiole.

Alexeï Karkarovish

EPSILON

twin size mattress

This is for the lions living in the wiry broke down frames of my friends bodies, When the flood water comes, it ain't gonna be clear, it's gonna look like mud, but I will help you swim

◊ ◊ ◊

la voiture roule suffisamment rapidement pour qu'il ne fasse pas de remarques qui lui vaudraient d'être viré, de toute façon se faire arrêter prendrait beaucoup trop longtemps finalement, et il sait combien la police veille au grain sur les chauffards, son père en avait fait son cheval de bataille assez souvent. la plaie a arrêté de saigner maintenant que plus rien n'appuie dessus, mais il ne parierait pas sur un demi-tour et une conscience tranquille pour autant. elle avait toujours besoin de soins, on ne pouvait pas le nier. comment t'as fait ça sérieux panda, murmuré en regardant l'extérieur à travers la vitre, mains perdues dans ses longs poils fournis, en tentant de la masser un peu. elle a toujours été très silencieuse, et elle répond gestuellement souvent. pourtant, avec la surdité qui arrive, des petits grognements se sont fait entendre quelques fois. pas la peine de tripatouiller plus longtemps, mais il peut voir le doigt concerné, maintenant. du coup c'est pas une clinique, charlie a beaucoup de matériel chez elle pour le refuge, si ça vaut qu'on y aille on ira, mais comme elle a pas ses papiers à mon nom ce serait cool d'éviter.

une nouvelle raison pour laquelle il fallait admettre que prendre panda dans sa fugue avait été un caprice d'enfant. elle était volée, en soi, et lui n'avait certainement pas intérêt à présenter son lien aux personnes qui l'avaient signalé comme telle. pourtant, ça avait eu du sens, sur le coup. il continuerait de l'aimer mieux et plus souvent qu'eux, forcément. ce n'avait jamais été un animal familial, et si elle ne serait jamais retournée en refuge, elle ne serait pas sortie de la propriété pour autant. une des autres options aurait été de ne pas fuguer, de continuer de vivre une vie normale, ou l'emmener se faire soigner n'aurait pas été un combat à imaginer. l'histoire d'alexeï le rend triste, un peu. pas la peine de lui signaler ses opinions sur la guerre, mais un certain complexe pour ses parents dans la politique qui pensent à orchestrer tout ça sans jamais ne se soucier de la vie des gens volées, de tous les côtés. le parti démocrate n'est certainement pas mieux qu'un autre sur le sujet. dire que je me plains pour du shampoing dans les yeux, soufflé, alors qu'il n'aurait pas survécu une minute dans ses conditions. aux usa ils ne prennent pas les supers recensés, et ils ne prennent pas les type 1 non plus. déjà à astoria on est suffisamment un poids comme ça.

sa mère militait pour que les supers soient investis dans la guerre, et il se ravissait d'être quelque part plus jamais concerné. si ça la perturbait tant que ça, qu'elle aille mettre un uniforme pour piller des villages, plutôt que de sourire devant la caméra. pour lui, l'histoire de ses troubles suffisait amplement à donner des arguments de ne jamais se déployer de la façon dont c'était orchestré. mais pas de meilleure possibilité pour les pays qui avaient déclaré la guerre à leur population en soi, quoi. c'est là, qu'il indique sans toucher la vitre, alors que l'adulte s'arrête. un coup de téléphone à charlie, rapidement, juste pour vérifier la marche à suivre maintenant. on est devant, il faut la déplacer et la faire marcher pour venir jusque chez toi ou pas? sinon alexeï peut la porter, je crois. il est sympa tu verras, sans lui j'aurais jamais pu te l'amener.

(c) oxymort

Entre les appels d'Everest, Charlie avait eu le temps de sortir et de préparer les quelques affaires qu'elle gardait toujours chez elle : désinfectant, nécessaire pour recoudre, gaze, bande, antibiotiques courants, anesthésiant, et tout ce qu'il fallait pour gérer les blessures d'urgence rapidement, avant de voir s'il faudrait ou non emmener Panda à la clinique pour des soins plus spécifiques. Les explications du jeune homme ne lui avaient toutefois pas paru alarmantes, consciente que vu l'attachement qu'il avait pour sa chienne, il devait sans doute aggraver quelque peu les choses... Son téléphone sonna de nouveau, et elle répondit sans attendre :

Portez la, ça sera mieux. Je vais descendre vous ouvrir la porte.

Aussitôt raccroché, la métisse attrapa ses chats pour les installer au calme dans sa chambre, et cala sa porte d'entrée avec une chaise pour laisser le passage libre à l'homme qui aidait Everest. elle descendit quatre à quatre les escaliers, apercevant rapidement les silhouettes de ses visiteurs à qui elle adressa un signe de la main en guise de bonjour. Elle maintint la porte de l'immeuble dans son dos, désignant l'escalier d'un mouvement de la tête.

Désolé, l'ascenseur est en panne depuis une éternité. C'est au deuxième, c'est ouvert aussi. Installez la sur la table.

Elle les suivit dans les étages, jusqu'à son appartement. Sur le meuble indiqué, une couverture avait été dépliée, ses outils déposés sur une chaise à côté. Chaleureux et confortable, le salon-cuisine offrait un espace assez grand pour eux trois, si personne ne se décidait à y faire les cent pas... Tout en attachant sa masse de cheveux bouclés, Charlie interrogea le jeune homme en s'approchant enfin de l'animal blessé vers lequel elle tendit d'abord la main pour se faire reconnaître.

Comment c'est arrivé ? Tu lui as déjà donné ou mis quelque chose dessus ? Montre moi ta patte, Panda, je ne vais pas te faire mal.

Nul besoin d'user de son pouvoir pour le moment, la chienne était calme...