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Octobre 2020
Josephine avait dû réorganiser en urgence son emploi du temps sur demande de la Gordian Knot, chose qu'elle détestait faire. Pourtant, elle avait accepté sans chercher à négocier quand on lui avait brièvement présenté la situation. Ce n'était certainement pas la crainte, ni un ordre hiérarchique, qui l'avait motivée. L'équilibre entre l'entreprise et sa propre personne se maintenait sans mal. Chacun pouvant ternir l'image de l'autre, voire détruire publiquement sa réputation. L'avocate avait pris soin d'assurer ses arrières sur le sujet, uniquement pour garder son autonomie. Un anéantissement mutuel n'était nullement souhaitable. Ce qui l'avait poussée à revoir son planning ne résidait donc par là. Le caractère urgent d'un dossier brûlant, en revanche, constituait une raison plus que suffisante. Ils la payaient bien assez cher pour bouleverser l'ordre de ses priorités. D'autant plus que la nature de la cause qu'il lui faudrait plaider aurait probablement des allures de défi. Rien, ou presque, ne la grisait tant que la perspective d'un combat acharné dans un tribunal ou des négociations mouvementées.
Après avoir raccompagné son ultime rendez-vous à la porte de son bureau, elle prit le temps d'aller informer sa secrétaire qu'elle ne souhaitait sous aucun prétexte, être dérangée durant le prochain. La douceur de son sourire n'en rendait pas moins strict l'ordre prononcé. Impeccable dans son tailleur bleu nuit, Josephine inspirait l'élégance, ne s'autorisant qu'un décolleté très léger au cas où elle dusse jouer de ses charmes. L'avocate se tourna enfin vers les canapés en face de sa secrétaire pour venir saluer son nouveau client d'une poignée de main et d'un sourire enjôleur. - Monsieur Cervera-Bernal, j'espère que l'attente ne vous a pas été trop pénible. Si vous voulez bien me suivre, fit-elle. Elle le précéda pour lui ouvrir la porter de son bureau.
La pièce baignait dans la lumière d'une grande baie vitrée, qui réchauffait les feuilles d'un yucca d'un peu plus d'un mètre cinquante. Après avoir refermé sur eux la porte, Josephine traversa l'espace en quelques enjambées, pour ouvrir l'une des fenêtre. D'un geste de la main, elle invita l'homme à s'installer sur l'un des fauteuils blancs. - Asseyez-vous, je vous en prie. Enfin, elle prit elle-même place de l'autre côté du bureau. Elle tira un cendrier fermé d'un des tiroirs, et le fit glisser en direction de Joaquim. Ils s'étaient déjà rencontrés quelques fois, à l'occasion de déposition sur certains dossiers. L'homme lui avait paru taciturne, un brin abrupt dans ses propos. Cela lui conférait un charme étrange, par certains côtés. - Bien. Vous connaissez mes méthodes de travail, nous pouvons donc nous passer de l'habituel préambule à ce genre d'entretien. Je vous écoute. Expliquez-moi, en détail ce qui a pu se passer pour que vous vous retrouviez face à moi, aujourd'hui.
Josephine avait dû réorganiser en urgence son emploi du temps sur demande de la Gordian Knot, chose qu'elle détestait faire. Pourtant, elle avait accepté sans chercher à négocier quand on lui avait brièvement présenté la situation. Ce n'était certainement pas la crainte, ni un ordre hiérarchique, qui l'avait motivée. L'équilibre entre l'entreprise et sa propre personne se maintenait sans mal. Chacun pouvant ternir l'image de l'autre, voire détruire publiquement sa réputation. L'avocate avait pris soin d'assurer ses arrières sur le sujet, uniquement pour garder son autonomie. Un anéantissement mutuel n'était nullement souhaitable. Ce qui l'avait poussée à revoir son planning ne résidait donc par là. Le caractère urgent d'un dossier brûlant, en revanche, constituait une raison plus que suffisante. Ils la payaient bien assez cher pour bouleverser l'ordre de ses priorités. D'autant plus que la nature de la cause qu'il lui faudrait plaider aurait probablement des allures de défi. Rien, ou presque, ne la grisait tant que la perspective d'un combat acharné dans un tribunal ou des négociations mouvementées.
Après avoir raccompagné son ultime rendez-vous à la porte de son bureau, elle prit le temps d'aller informer sa secrétaire qu'elle ne souhaitait sous aucun prétexte, être dérangée durant le prochain. La douceur de son sourire n'en rendait pas moins strict l'ordre prononcé. Impeccable dans son tailleur bleu nuit, Josephine inspirait l'élégance, ne s'autorisant qu'un décolleté très léger au cas où elle dusse jouer de ses charmes. L'avocate se tourna enfin vers les canapés en face de sa secrétaire pour venir saluer son nouveau client d'une poignée de main et d'un sourire enjôleur. - Monsieur Cervera-Bernal, j'espère que l'attente ne vous a pas été trop pénible. Si vous voulez bien me suivre, fit-elle. Elle le précéda pour lui ouvrir la porter de son bureau.
La pièce baignait dans la lumière d'une grande baie vitrée, qui réchauffait les feuilles d'un yucca d'un peu plus d'un mètre cinquante. Après avoir refermé sur eux la porte, Josephine traversa l'espace en quelques enjambées, pour ouvrir l'une des fenêtre. D'un geste de la main, elle invita l'homme à s'installer sur l'un des fauteuils blancs. - Asseyez-vous, je vous en prie. Enfin, elle prit elle-même place de l'autre côté du bureau. Elle tira un cendrier fermé d'un des tiroirs, et le fit glisser en direction de Joaquim. Ils s'étaient déjà rencontrés quelques fois, à l'occasion de déposition sur certains dossiers. L'homme lui avait paru taciturne, un brin abrupt dans ses propos. Cela lui conférait un charme étrange, par certains côtés. - Bien. Vous connaissez mes méthodes de travail, nous pouvons donc nous passer de l'habituel préambule à ce genre d'entretien. Je vous écoute. Expliquez-moi, en détail ce qui a pu se passer pour que vous vous retrouviez face à moi, aujourd'hui.
