Make A Difference

Summer days drifting away | FT. HARPER
Make A Difference :: 03 Astoria :: Burton Ridge :: Habitations
Ilya Dmitriev
Ilya Dmitriev
Kéké des villes
Âge : 26 ans
Occupation : Vendeur de rêve ( dealer ) et homme à tout faire ( malfrat type petite frappe )
Habitation : Southwood
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Sam 14 Nov - 15:04 #
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SUMMER DAYS DRIFTING AWAY


De la thune, y a toujours moyen de s’en faire. Quand les temps sont durs, que les clients ne décrochent plus leur téléphone et que la ville se couche tôt, il faut savoir avaler son honneur et prendre un job à mi-temps. Avec le loyer d’Irina à payer, il n’a de toute façon pas vraiment le choix - et puis, il est habitué à ce genre de corvées, pas assez diplômé pour espérer plus : ce soir, il sera donc livreur ( de plats à emporter, cette fois-ci. Moins glamour que la came ).

Un sac de bouffe chinoise sur la plage arrière, une caisse qui empeste la sauce aigre-douce, il roule comme si les rues lui appartenaient. Il faut dire qu’il n’y a pas âme qui vive sur la deux voies, comme si la vie avait voulu lui rendre cette soirée plus douce, alors il peut foncer, faire crisser les pneus de sa vieille auto et slalomer entre d’invisibles obstacles ( pas de témoins, pas de problème ! ). Pas de patron au cul non plus, juste un téléphone qui bip, affichant une pléthore de noms et autant d’adresses. Mais pour l’instant, il est sur le dossier d’un certain Taylor, petite fourmi de Burton Ridge. Encore un de ces hommes d’affaire friqués qui se commande deux trois plats exotiques pour sortir de la monotonie du quotidien, se dit Ilya. Au moins, il tipsera peut-être bien.

Il quitte la route pour rejoindre les rues sinueuses d’un quartier guindé, toujours au volant, puis, à pied. Un sac en papier craft à moitié déchiré à la main, il erre au milieu des buildings, bêtes de fer et de verre qui lui collent un sacré vertige. Comme une tache dans le paysage, il dénote avec le luxe et le bon goût ambiant. Mais encore une fois, on ne peut pas dire qu’il y ait vraiment foule dehors, pas d’embarras possible, donc. Et puis, il est de toute façon trop occupé à chercher la fameuse sonnette sur laquelle le nom “Taylor” pourrait être apposé pour franchement en avoir quelque chose à faire.
Première nouvelle, alors que ses yeux fixent sur une étiquette de papier jaunie : Taylor, c’est un nom de famille. ”H. Taylor”. Ilya fronce les sourcils, comme si quelques souvenirs tâchaient d’attirer son attention depuis les limbes de sa mémoire - en vain. Juste une impression de déjà-vu, se dit-il.  Bref. Il fait crier la sonnette, attend une réponse, puis demande qu’on lui ouvre d’un ton terriblement désabusé. C’est une voix féminine qui lui répond, et de nouveau, cette impression d’étrange familiarité s'immisce en lui. Mais il fait barrage :  il fait taire son esprit en l’endormant avec quelques pensées idiotes. Monsieur doit juste être bien accompagné. Au moins, certains s’amusent ce soir.

Petit voyage dans l’ascenseur et le voilà déjà arrivé à destination. La porte est ouverte, courtoisie qu’Ilya ne peut s’empêcher d'apprécier ( plus vite livré, plus vite parti, il n’aura pas à attendre que le maître des lieux daigne traverser ses quatre cent mètres carrés habitables pour venir récupérer son dû ). Mais un pied dans son appartement, l’autre dans la cage d’escalier, ce n’est pas un type fané dans un costume trois pièces qui attend patiemment son plat...Ses yeux trahissent son identité, fantôme d’un passé trop heureux pour être remémoré. Il reconnaît ce visage impeccablement encadré par quelques boucles couleur miel et cet air d'espièglerie qui a hanté un été d’adolescent ( peut-être le meilleur, et de loin. Ou le pire ? son cœur brisé ne saurait trop dire. ). Il cligne les yeux, ne sachant trop s’il rêve ou s’il délire, car devant lui se tient Harper, une ex qu’il regrette depuis le lycée.

 — Nooooooooooon” Incrédule, il laisse traîner la note, un sourire gêné accroché aux lèvres. Il ne sait toujours pas s’il se trompe, ou si cette apparition n’est qu’un mirage, mais quoiqu’il en soit, la situation est cocasse.   — Harper Taylor ? Tu me reconnais ? C’est -” Les portes métalliques de l’ascenseur se referment sur lui avant qu’il ait pu terminer sa phrase. Quelques jurons résonnent dans le couloirs alors qu’il se dépêtre de cette cage de fer, tâchant de mettre rapidement fin à son propre embarras en passant à autre chose.  — J’pensais que t’avais quitté Astoria pour de bon. Qu’est-ce que tu fais ici ?
Oui, il la pensait partie depuis longtemps - et surtout, très loin. Harvard avait fait son œuvre et avait mis fin à une histoire plutôt sympathique qu'Ilya aurait aimé ne jamais enterrer - un de ces amours d'été qui met le feu à votre âme et votre mémoire. Certes, entre temps, il était passé à autre chose, mais croyez-moi, on oublie jamais quelqu'un qu'on a aimé comme ça ! Malgré toute le mélodrames que son départ avait pu causer, la voir ici, aujourd'hui, lui inspire plus de joie que de peine - les années passées ont certainement pansé quelques de ses blessures, lui permettant de ne retenir que le meilleur de cette histoire.

 — Ah. Tiens, d'ailleurs, c'est pour toi.” Il lui tend sa commande, après avoir presque oublié la raison de sa venue ici ( à croire que les neurones viennent à lui manquer ).  — En tout cas j'imagine qu'Harvard, ça a payé.” Ses yeux se perdent dans le décor lustré de cet immeuble guindé, soulignant de son regard une architecture impeccable. Au moins, l'un d'entre eux a réussi à percer.
© Vanka
Harper Taylor
Harper Taylor
Rang juste naze
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Occupation : Analyste financière
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Sam 14 Nov - 18:11 #
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La journée avait été longue et quelque peu pénible. Son dernier client lui avait tenu la jambe quasiment une heure au téléphone, sans compter les mails qu'il envoyait avec tout un tas de pièces jointes, uniquement sous prétexte qu'elle était une femme et jeune de surcroît. Il ne lui avait pas dit ainsi, mais Harper l'avait bien compris et malgré le ton cordial et professionnel qu'elle avait conservé tout au long de la conversation, la jeune femme était rentrée chez elle agacée. Aussi, une commande auprès d'un traiteur asiatique avait été de mise, de même qu'un bain dont lequel elle prévoyait de se plonger une fois son repas avalé.

Elle avait abandonné ses vêtements haute couture et chic pour un simple tshirt et un pantalon de yoga - activité qu'elle ne pratiquait pas mais dont les vêtements avaient l'avantage d'être souples et confortables - et son brushing avait disparu en une queue de cheval rapidement effectuée. Elle ne comptait pas ressortir de la soirée, et hormis le livreur pendant dix secondes, elle n'avait personne à voir, alors le bon goût pouvait bien aller se faire voir !

A la sonnerie, elle ouvrit la porte, habitude rapidement prise dès qu'elle avait commencé à se faire livrer. Et quand le bruit bien reconnaissable des portes d'ascenseur attira son attention, elle gagna la porte, pour s'y stopper net en découvrant l'homme que se tenait dans l'encadrement. Son coeur loupa un battement, alors que ses yeux ne lâchaient plus celui qui lui faisait face. Bordel, Ilya. Un ouragan de souvenirs vint se fracasser contre son esprit, s'y immisçant avant d'exploser dans son crâne. Des brides de leurs années au lycée, de leurs sorties, des rires dans Southwood pendant des heures, jusqu'à ces quelques mois passés ensemble, heureux et passionnés, avant son départ...

T'es con. Comme si j'avais pu t'oublier.

Elle eut un rire léger, avant de récupérer sa commande pour la déposer. Et quand les plats furent posés sur une table, Harper attrapa le jeune homme par l'épaule, pour venir le serrer contre elle un instant. Ou se serrer contre lui. Peu importait. Elle le relâcha enfin, un large sourire sur le visage.

Je suis revenue l'an dernier... mon père est malade. J'ai cherché ton nom sur Internet à l'époque mais j'ai rien trouvé, et après... je me suis dit que... que t'avais surement pas envie de me revoir.

Un air gêné passa un instant sur ses traits, avant que son sourire ne revint. C'était elle qui était partie après tout, mettant fin, ou quasiment, à leur histoire par la même occasion. Mais le revoir, c'était... incroyable. Et étrangement, ça lui faisait du bien.

J'ai un bon boulot, oui. Meilleur que ton coiffeur en tout cas. T'essaies de relancer une mode ?
Ilya Dmitriev
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Jeu 19 Nov - 23:21 #
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SUMMER DAYS DRIFTING AWAY


Sa voix se brise en échos à l’intérieur de son petit crâne : juste quelques mots dit avec l’innocence des jours heureux, une phrase qui lui fait chaud au cœur et à l’âme  — T'es con. Comme si j'avais pu t'oublier.” Même l’insulte lui fait plaisir, c’est dire. Il sourit bêtement, comme à son habitude, aussi ravi que ému. Mais il se rattrape vite, tente de ne rien laisser paraître et se prépare à filer. Il aurait aimé rester un peu plus, parler du bon temps et entendre ce qu’elle devenait, mais il faut croire que la vie est une garce vicieuse, vous réunissant avec les fantômes de votre mémoire seulement pour vous les arracher à cause d’un job de vente à emporter. Le téléphone n’arrête pas de biper, Harper a mis la table, le devoir l’attend : il n’allait pas rester là comme un idiot à attendre qu’elle l’invite à l’intérieur. A moins que…

Quelques pas les séparent, une distance qu’elle réduit promptement, suprenamement. Ses bras enserrent l’apatride dans une étreinte familière, chaleureuses retrouvailles auxquelles il ne s’attendait pas vraiment. Il reste un instant bête, comme s’il était prisonnier d’un rêve - mais on ne se débarrasse pas des vieilles habitudes comme ça : comme s’il n’avait jamais oublié comment l’enlacer, il la serre contre lui, comme un réflexe, comme si toutes ces années passées ne les avaient jamais séparé et qu’hier encore, ils filaient pour le bal de promos. ça a quelque chose d’étrange, ces résidus de bonheur, le souvenir d’un geste que même le temps ne peut effacer. Rétrospective d’une histoire, sa mémoire repasse le film d’un été : il regarde sagement les images défiler - cette fois, pas de peine, il a appris à accepter et même apprécier ces souvenirs. Se remémorer tous ces instants passés au creux de ses bras a maintenant quelque chose de réconfortant.

Les nouvelles sont en revanche moins bonnes, mais rien qui n’a l’air d’entacher le moral de la demoiselle, si ce n’est la gêne d’une confession soufflée à demi-mot. Ilya pince les lèvres, compatissant. Revenir à Astoria n’est jamais un plaisir, surtout dans ce genre de cas. Et pour ce qui est des craintes qu’elle a pu nourrir à son sujet… Disons qu’elle n’a pas tout à fait tort. Du moins, jusqu’il y a peu, il n’aurait pas supporté de la revoir, garçon meurtri par un départ qui avait brisé son cœur d’adolescent. C’est avec le recul, et peut-être le hasard de leur retrouvaille, qu’il a appris à mettre de l’eau dans son vin. — Désolé d’apprendre ça. Rien de grave j’espère ?” Son père a beau ne jamais l’avoir apprécié, c’est quand même un chic type, un qui s’est en tout cas battu pour l’avenir de sa fille - rien que ça, ça inspire le respect. — Et tu sais quoi ? Tu t’es planté - pour une fois ! ...ça me fait plaisir de te revoir, Harper. ” La sincérité aux lèvres, il lui sourit.

Et voilà que le naturel revient au galop : un peu de venin sur ces mots, un sourire charmant pour faire passer la pilule, Harper l’attaque, première pique de cette soirée. Mais il s’y attendait, ce genre de jeu, c’était un peu leur quotidien, à l’époque - une façon fleurie de dire qu’on s’apprécie. Il rit, ne se laissant pas démonter. De haut en bas, il la détaille, comme un juge au bord de l’hilarité, un air de défis peint sur la figure. — Ouais, c’est ça, rigole, parce qu’on dirait bien que c’est lui qui t’a habillé aussi. ” Un Yoga Pants ? Franchement ? Malgré le mulet, Ilya peut s’offrir le luxe de la moquerie grâce à cette faute de goût. Vainqueur, il s’appuie contre l’embrasure de la porte, observant avec amusement sa réaction.  — Tu sais quoi, rien que pour ton outrecuidance, tu vas devoir supporter ma vue un peu plus longtemps : j’prends ma pause. T’as une place sur ton canapé pour la soirée ? ” Son sourire devient presque timide, changement subtil qui s’opère dans son regard et chacun de ses gestes. Pour une fois, il n’exige pas, il demande la permission.— C’est pas pour t’acheter, mais j’ai deux plats à emporter de plus dans ma voiture et quelques bières qu’on peut se partager. Et puis, maintenant qu’on est dans la même ville, on risque de se croiser plus souvent, va falloir qu’on enterre la hache de guerre à coup de ramens et d’alcool.   ” Nouveau trait d’humour qu’il se permet, comme pour se donner une certaine contenance, pour ne pas fuir, bêtement, et en rester là. Il l’avoue, il craint une réponse négative. Pas franchement motivé à l'idée repartir dans le froid après l’avoir croisé, elle, cette petite flamme faite femme qu’il n’aurait jamais pensé revoir. Il espère que son audace payera, une nouvelle fois. C’est une chance, tout de même, de pouvoir pardonner et aller de l’avant, de parler avec quelqu’un qu’on ne pensait jamais recroiser : il en a vécu, des scénarios dans sa tête, il en a imaginé des retrouvailles - mais rien ne vaut la vérité d’un moment, d’un échange entre deux enfants maintenant devenus adultes ( ou presque ). — et tu pourras même enfin me dire dans quoi tu bosses, au lieux de te moquer.
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© Vanka
Harper Taylor
Harper Taylor
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Sam 21 Nov - 12:02 #
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Un poids s'envola, dès qu'elle sentit ses bras autour de lui. Des années de regrets, parfois de remords, de questions. Ilya, ce n'était pas n'importe qui, pas un simple camarade de classe, pas un pote éphémère, pas un adolescent qui n'avait compté que quelques mois. Alors elle resta là, un peu plus longtemps que ce que le convenable aurait autorisé, n'ayant pas grand chose à faire de la morale dès qu'il était dans les parages. Même les mèches éparses qui vivotaient dans la nuque du jeune homme et qui chatouillaient son nez ne la génèrent pas. Soupir léger, lorsque l'étreinte se termina. Plus appuyé, quand il prit des nouvelles de son père.

Il a besoin de soins régulièrement. Pour le moment, ça se maintient.

Pas d'insistance, et le sujet changea. La faisant rire, quand il se fit critique à son tour. Elle baissa le menton, admirant sa tenue. Bon il avait raison, ça n'avait rien de classe ou de sexy. Ce n'était pas le but. Chez elle, Harper redevenait une jeune femme normale, sans fioriture, mais Ilya était encore loin de savoir à quel point sa vie diurne n'avait rien à voir. Son rire redoubla, en le voyant prendre ses aises contre sa porte.

Tu veux venir visiter mon dressing ? Je te montrerai mes robes Dior et Chanel. Et mes Louboutin. Je te laisserai les essayer, si tu es sage !

Ses doigts attrapèrent ceux de son ex, l'attirant enfin dans l'appartement pour pouvoir fermer la porte derrière eux. Ses voisins n'avaient pas non plus besoin de tout entendre, ou de s'imaginer Dieu savait quoi.

T'iras chercher ça plus tard, pour le petit déj tiens ! J'ai assez ici. Je commande toujours trop. Eeeeet j'ai des bières, sûrement meilleures en plus ! Installe toi, je vais chercher ça. Vire tes pompes par contre, le tapis m'a coûté une fortune et j'ai la flemme de l'emmener nettoyer.

Elle l'abandonna cinq minutes, le temps de faire réchauffer les plats et de récupérer les bouteilles. De reprendre ses esprits aussi. Parce qu'elle n'en revenait toujours pas, Harper, de le retrouver comme ça, totalement par hasard, au pas de sa porte. Et que sous son crâne, c'était le bazar le plus total, entre les souvenirs, les sensations et les émotions qui remontaient. Dans tout ça, il y avait surtout un bonheur profond de le revoir, une joie réelle d'être de nouveau près de lui. Même si ce n'était plus comme avant, il semblait toujours y avoir un lien entre eux, et Harper n'avait pas envie de le voir s'effilocher celui là... Elle revint donc vers lui, un plateau entre les mains qu'elle déposa sur la table basse, avant de s'asseoir  contre lui, s'enfonçant entre les coussins, bière venant trinquer avec celle qu'elle lui avait confiée.

Alors dans quoi je bosse hein ? Dans une grande banque, la Walsh. Je suis analyste financière. je sais ce que tu vas dire : ça a l'air super chiant. Mais les chiffres, ça a toujours été mon truc... Et toi ? Livreur vraiment ?

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Mar 24 Nov - 1:41 #
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SUMMER DAYS DRIFTING AWAY


Tempête de bonne humeur, et ce malgré les mauvaises nouvelles ( auxquelles elle ne semble pas vouloir songer ), Harper entraîne la fine équipe dans son salon, souffle printanier en cette soirée d’hiver. Mais L'espièglerie, elle l’a aussi aux  lèvres : sourire narquois, qui, parfois, articule quelques plaisanteries, ces petites piques ne font que pimenter leurs jeux retrouvés. Il sourit à ce spectacle, hébété par l’aisance avec laquelle il échangent, comme si un milliers d’histoires et d'aventures ne les avaient pas séparés - mais il n’en oublie pas son sarcasme pour autant, objet favoris de leur prétendues discordes.  — Fait gaffe, elles pourraient m’aller mieux qu’à toi. J’veux pas prendre le risque que tu deviennes jalouse. ” Il rit, marchant dans les pas de son hôte, souriant à sa proposition de dîner, décidément ravi de la tournure que prend cette soirée ( Adieu livraisons ennuyeuses ! Il va pouvoir renouer avec la meilleure partie de son passé. ). Aussi, quand elle ordonne, c’est avec plaisir qu’il exécute,  balançant sa paire de godasses usées dans un coin de l’entrée - non sans jeter au tapis un vague regard de dédain et de curiosité.  — T’es sûre que t’as pas besoin d’un coup de main ? Apparemment, non. Il se tourne, forcé de constater que la jeune femme n’a pas attendu sa proposition pour filer. Dans ce cas, il ne lui reste plus qu’à aller s’installer, comme elle le lui a si bien suggéré.

Comme un gamin perdu, il s’aventure sur un territoire qu’il ne connait pas, tâtonnant dans cet univers luxueux et - mon dieu - décoré ( on est loin de sa garçonnière ou de l’épave dans laquelle il dort parfois ). Il se surprend à observer les détails au plafond, les affiches au mur, les miroirs et les bibelots, autant d’informations sur la personne qu’est devenue Harper. Ils ont grandi, c’est certain, et dans le sillage des années le sel tu temps à creuser quelques écarts. Mais cela ne fait rien - au contraire, admirer la réussite d’une amie a toujours été un vrai bonheur pour lui, pas du genre à jalouser les exploits des plus méritants.
Il ne peut s’empêcher, au détour d’une photo, de s’égarer sur les chemins du passé. Une foule de souvenirs lui reviennent, empreintes indélébiles apposées dans sa mémoire. Un été sans fin, jamais achevé, rencontre les objets du présent : plus de sacs de cours et pas de fiches de révisions sur la table, seulement quelques papiers administratifs que la vie d’adulte vous force à remplir. Plus de téléphone mural fondu dans le papier peint, témoin de leurs appels qui duraient de longues heures ( et quelques minutes, avant le naufrage ). C’est une nouvelle vie, une toute autre personne - quelqu’un qu’il a hâte de rencontrer.
Le tour du propriétaire terminé, tout du moins dans les limites qui lui sont imposées, il finit par prendre place dans le canapé, vite rejoint par sa comparse qui leur ramène un vrai festin. Les bières sont, évidemment, vite décapsulées, et déjà ils trinquent. A la santé de qui ? De quoi ? Peut-être de tout et de rien, de la vie et de ce qu’ils sont devenus, ou alors au temps qui passe et à ceux qui se retrouvent. Pour toutes ces choses, Ilya boit volontiers.

Analyste financière... ” Il ne relève pas tout de suite son aimable commentaire, souriant pensivement. C’est vrai qu’elle a toujours eu de bon résultats - mieux que ça, c’était une vrai de tête ! Ilya ne sait combien de nuit elle a passé à lui expliquer chaque cours, patiente comme pas deux ( enfin, pas toujours ) alors qu’elle faisait face à une vraie mule. C’est sûr, elle était, et est toujours, brillante. — Tu sais quoi, ça m’étonne même pas. Si y en a bien une pour qui je me suis jamais inquiété, c’est toi. ” Lapsus non révélateur, l’apatride ne peut s’empêcher de remarquer le double sens de cette phrase, se reprenant immédiatement. — ’Fin, non, bien sûr que je me suis inquiété, hein mais. Bref, tu vois ce que je veux dire. professionnellement quoi. ” Il rame, un peu trop à son goût, et préfère reprendre une gorgée de bière plutôt que de continuer à s’enfoncer. — ’Mais t’as raison, ça à l’air chiant. ” Il sourit, clin d’œil complice largué là pour faire passer la pilule.
Bon. Maintenant, il va falloir répondre à sa question.

Il se redresse, tâchant de faire passer son embarras pour de la contenance. Que dire ? Oui, livreur, c’est son job - mais les plats à emporter, c’est un plan de mois creux... Le reste de temps, c’est un tout autre genre de friandise qu’il trimballe dans sa bagnole ( et franchement, ce n'est pas le plus reluisant des jobs ). Lui balancer l’infos de but en blanc n’est même pas une option. Pas maintenant en tout cas. Peut-être jamais. Ou pas. Bref, le moment n’est pas venu, c’est une certitude - pas à elle, surtout pas à elle. Et pas ici, dans cette maison reluisante, un monde à des années lumière de sa planète, loin de la boue dans laquelle il traîne. Elle lui avait demandé de ne pas salir le tapis, il ne salirait pas non plus sa réputation auprès d’elle. — ...Ouais, livreur. Je sais, ça craint aussi. ” Demi-mensonge, lâché avec bien trop d’aisance, il espère que le sort ne lui fera pas regretter son choix. Pour le moment, il joue le jeu et sourit, avouant sa défaite pour cette partie de joute verbale.  — Enfin, pour être honnête ” Ironique  — je fais un peu de tout. Tu me connais, je sais pas rester en place, alors garder un job plus de deux semaines... ” Il rit, faisant preuve d’un peu d’autodérision - une fois de temps en temps, ça ne peut pas lui faire de mal. — Et toi ? Qu’est-ce que tu racontes ? C’était comment la fac ? ” Une curiosité sincère lui sauve la mise, détournant le sujet. Assez parlé de lui, il n’aime pas ça de toute façon. Les nouvelles sont rarement bonnes et puis, pas franchement diverses. Il préfère largement écouter les aventures studieuses d’une fille pas si rangée que ça. Quitte à être viré, autant que la faute soit agréable.
Mais il croise son regard l’espace d’un instant, prunelles brunes qui lui font sentir le poids de sa propre honte. Pourtant aucun jugement n’émane de sa personne, toujours aussi gracieuse et aimable - c’est de lui cacher la vérité qui lui fait prendre conscience de sa couardise. C’est comme une décharge qui lui parcourt la nuque - alors, il détourne le regard.

Attend... ” Il plisse les yeux, reconnaissant les couleurs familières d’une veste bariolée. — C’était pas à moi ça ?

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Harper Taylor
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Lun 30 Nov - 15:57 #
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Jambes pliées sur un côté, presque affalée sur lui de l'autre, la jeune femme prenait ses aises, comme si rien n'avait changé, comme si les années ne les avaient pas séparées, comme s'ils pouvaient encore être dans sa petite chambre de Southwood, à se raconter et à s'inventer leur vie pendant des heures. Mais là, c'était celle d'Ilya qu'elle écoutait, même si ce n'était qu'une petite partie, une amorce du reste. Elle sentait bien que derrière le rire, il y avait une sorte de gêne, peut-être par rapport à elle, pourtant elle s'en foutait Harper, loin de cataloguer les gens selon leur profession, de se dire que ça les définissait, et de s'arrêter là dessus. Elle aimerait lui dire que c'est pas grave, qu'il peut bien être livreur, jardinier ou bibliothécaire, pour elle ça ne changerait pas, il resterait Ilya. Elle se retint toutefois de lui dire, parce qu'il enchainait sur une autre question et qu'un léger froncement de sourcils anima son visage.

Harvard, ça t'intéresse ? C'était... bien. Franchement bien. Tout ce que j'avais imaginé, en mieux même. Le campus est gigantesque et il y a tellement de trucs à faire... Boston c'est sympa en plus, je me plaisais bien là bas. J'ai pas franchement vu les années passer.

Elle se garda bien de mentionner ses fiançailles, l'homme qui avait comblé ses nuits pendant deux ans, l'homme qu'elle avait quitté, presque au pied de l'autel. Ce détail là aurait sans doute fait marrer Ilya, mais le reste...  ce n'était surement pas le moment de l'évoquer. Elle oublia tout cela dans une gorgée de bière, manquant de s'étouffer quand il reconnut sa veste. Prise de flag. Est-ce que c'était grave de porter cinq ans après la veste de son ex ? Le nez de la jeune femme se retroussa en une légère moue, avant qu'elle ne se mit à rire, levant les mains comme lors d'une arrestation.

Ohhh ça... Oui, bon, ok. Je l'aime bien, ta veste. Elle est confortable. Je la porte souvent quand je bosse le soir, comme... comme avant quoi. Tu veux la récupérer ? Tu me l'avais donnée je crois. Ou bien j'avais décrété que tu me l'avais donnée ? Je ne sais plus. Hum. On doit se battre ? Parce que je suis prête tu sais à t'éborgner pour la garder hein !

Et pour le prouver, Harper posa sa bière sur la table basse, se décala un peu pour faire presque face à Ilya, poings serrés et levés devant elle, dans une garde approximative.

Bouge et je t'assomme Dmitriev ! Je suis devenue poids lourd en boxe là bas, t'as aucune chance !
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