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The war inside | Ilya & Alexeï
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Alexeï Karkarovish
Alexeï Karkarovish
Rang super naze
Âge : 48 ans (réel) / 34 ans (physique)
Supers : Béhémoth - Régénération instantanée
Occupation : Mercenaire
Habitation : Southwood
The war inside | Ilya & Alexeï K0k2
- Plurilingue : russe, anglais, arabe et latin
- Carrière : 22 ans d'armée, 5 ans de mercenariat
- Loisirs : lecture et sport
- Radioactif : 50msv (représente 15 fois la dose reçue par an)
Ven 20 Nov - 18:23 #
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The war inside

La nuit, confidente langoureuse des secrets gardés, avait accompagné nombreuses de mes insomnies attentives. Parfois jusqu’à l’aube d’une matinée sanglante, souvent jusqu’aux griffes obscures des sombres heures frontalières aux aurores timides. Le sommeil, créature farouche, peinait à être domptée par mon corps accablé, le fuyant comme une proie agitée par une anxiété dévoyée. Lentement, mais sûrement, comme un nuage d’orage, mon esprit finit par être couvert d’un voile opaque, m’enchaînant aux brumes étriquées de mémoire étiolées. C’est un silence détonnant qui psalmodie dans une obscurité morbide, à mes heures troublées. Avec la tourmente de souvenirs abyssaux, vient l’accablante vérité, sur ma personnalité écœurante et écœurée. Et quand enfin la narcose, délivrance d’un éveil affligé, se ressent tout entière, c’est une Bête bien plus pernicieuse qui mord alors l’épiderme buriné de ma peau bronzée.

Avec les saisons, les sensations s’anesthésient aux douleurs acycliques, comme une habitude forcée. Les heures, grains de sable dans les rouages abreuvés de sang, les mécanismes oxydés par des années d’amnésies patibulaires des autorités compétentes. Et, sous la chape de plomb d’un sommeil angoissé, encore plus rares sont les crépuscules absolus de mon inertie hablée. Le bât blesse avec la discorde spirituelle et corporelle, comme un solfège dissonant aux accords mal formés. Une difformité agressive, dont la fièvre funeste n’offrait que peu de kief au seuil des journées allongées. Il était donc sans surprise, que cette infection néfaste, ce soit doublé avec le sablier du temps, d’un poison plus libidineux. Une éthérisation, dans ce naufrage qu’était mon existence, un soulagement artificiel, d’un deuil qui n’avait jamais vraiment était achevé. Avec la purulence de la boisson, s’ajoutait la calamité du découragement, un chaos terrible, dont je n’en ressortais jamais entier, si ce n’était plus reposé.

Cette semblance de clarté revenait toujours au prix d’une migraine malvenue. Aujourd’hui, n’était pas plus différent des précédentes soirées éphémères, passées aux confins d’une fausse et relative quiétude affligée. Panda s’était retirée pour la nuit dans notre chambrée commune, son nid douillé déjà bien plus usé que mon lit ne le sera jamais. Mon canapé souffrait déjà des symptômes dignes d’une soirée trop arrosée, la table basse envahie des derniers assortiments d’éthanol. Quant à moi, je poursuivais désormais mon pastiche hideux du Radeau de la Méduse, échoué sur mon siège, achevant de m’ébrécher le peu de conscience qu’il me restait. Ruminant sur des choix passés, des décisions imparfaites et comme à mon habitude, le cauchemar éveillé qu’avait été ma vie.

Vue brouillée, bravoure éventée, il ne restait désormais, que la coquille éclatée d’une gigantesque déception personnifiée. Si je n’étais pas en pleine destruction de ma Persona, j’aurais probablement rit, du ridicule de la situation.
Alexeï Karkarovish

The Beast thee ask, "wish thou painful death, for a living of opulence ?"
The Lord answered, "Thou not my sheep, return to the land you seek"
Ilya Dmitriev
Ilya Dmitriev
Kéké des villes
Âge : 26 ans
Occupation : Vendeur de rêve ( dealer ) et homme à tout faire ( malfrat type petite frappe )
Habitation : Southwood
The war inside | Ilya & Alexeï Echange
C L O P E A D D I C T

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Sam 21 Nov - 0:14 #
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THE WAR INSIDE


Une pilule. Deux pilules. Trois pilules. Quand on s’amuse, on ne compte pas :  les sachets d’exta deviennent des paquets de chips et on pioche dedans pour s’avaler un tripe ( la peur de la redescente ). Les néons hurlent, leurs couleurs plus fortes que le son qui beugle dans les baffles. Dans une boîte minable qui cache la misère sous un voile de glamour, Ilya distribue sa marchandise à la première main tendue, tapant aussi dans la came comme un affamé. L’alcool qui colle au bar poisseux reteint les manches de sa veste. Lui aussi, participe à ce tableau collant, verre sur verre, il empeste le poison, la fatigue, mais aussi l’envie de tenir, jusqu’au bout de la nuit s’il le faut. Dans sa poche, il a déjà un sacré paquet de fric, et ça, c’est le nerf de la guerre : grand motivateur de ce monde, il passe la nuit à la javel, blanche comme la neige qu’une foule renifle. Pourquoi aller se coucher quand on peut se faire toujours plus de blé ?
Mais les paradis, en ce bas monde, ne peuvent qu’être éphémères. Violence est mère des anges, amplifiée par les mètres de shooters avalés : deux chérubins se foutent sur la gueule, plongeant vers des abysses infernaux, et avec eux, la foule. Siptième cercle de l'enfer, tableau de Caïn et Abel, il est venu le temps de se tirer - les hommes en bleus seront bientôt à la porte, prêt à mettre la main sur n’importe qui ( et derrière des barreaux de fer froid tu finiras. Une histoire qui a un goût de déjà-vu ).

Ilya se glisse derrière le bar, s’attrapant une bouteille avant de mettre les voiles. Pas le droit de perdre quand on a quelques grammes dans les veines et dans les poches. Alors, il rejoint la rue, son visage battu par un vent froid. Comme pour lutter, il boit une gorgée d’alcool histoire de se réchauffer les tripes, pantin titubant, malmené par le souffle hivernal. Errant au milieu des buildings, il noie les souvenirs de son paradis perdu avec une nouvelle gorgée de venin - dommage que la fête soit finie, il ne se voit pas dormir. Trop de substance lui retourne le crâne, cachets d’insomnie qui le pousse au vice, envie chimique de poursuivre la soirée.
Il lève la tête, regardant le paysage urbain, à la recherche d’une réponse, d’un signe, d’une intervention divine qui lui montrerait le chemin vers la terre promise….Et ce con est exaucé.
Pilier de béton familier, immeuble modeste qu’il a maintes fois visité, devant lui se tient la demeure d’un potentiel camarade de beuverie : Alexeï, élu du destin, aura ce soir le plaisir d’une visite ! Comme le hasard est bon. Enfin, ça dépend pour qui.

En moins de temps qu’il ne pensait, Ilya est déjà dans l’immeuble, puis, devant la porte de l’appartement. Mais voilà le hic : pas un bruit. La ville semble comme endormie, coma profond qui déplait aux Bacchantes. Alors il tape contre le bois. Une fois. Puis deux. Pas de réponse. Mais il n’a pas dit son dernier mot.
Il attrape plus ou moins adroitement une lime dans sa poche, déterminé à crocheter la serrure - Dieu bénisse l’Amérique prolétaire, la chose n’est pas franchement compliquée. Et puis, il n’en est pas à son coup d’essai : quelques minutes suffisent pour que le mécanisme cède à sa demande, déverrouillant la porte qui, déjà, glisse sur ses gonds. — блядь, Алексей, какого чёрта ты делаешь ?Putain, Alexeï, tu fous quoi ? Il fait un pas dans l’appartement, tâchant au passage le sol d’une lampée d’alcool. — Не говори мне, что ты спишьMe dis pas que tu dors.

Il s’enfonce dans les ténèbres d’un couloir, ou, en tout cas, ce qu’il croit être un couloir, cherchant distraitement un interrupteur du bout des doigts. — J’ai une bouteille.” Passe d’entrée bidon, il brandit son offrande vers le néant.

© Vanka
Alexeï Karkarovish
Alexeï Karkarovish
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Âge : 48 ans (réel) / 34 ans (physique)
Supers : Béhémoth - Régénération instantanée
Occupation : Mercenaire
Habitation : Southwood
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Sam 21 Nov - 11:12 #
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The war inside

Tel un cimetière d’épaves dépravées, les dernières quintessences s’assèchent sur le bois insipide et tanné. Ce qui est chimère est vérité, et rien d’autre n’a jamais existait, mes déboires illusoires laissant un arrière-goût saumâtre à mes lèvres désabusées. Mes yeux trahissent les fantômes que seul, j’aperçois, alors que la matérialité du monde autour de moi s’envole. Avec une amante aussi aimante que possessive, son baisée narcotique berçant les dernières bribes d’un homme à la dérive. Les songes, anneaux vicieux au serpent languide, s’amourache des toxiques qui pulsent dans mon engeance à l’immoralité chaotique. Ma carcasse félonne continue son inexorable corrosion, d’un repos altéré par des années de combat, et si peu de paix.

C’est un fardeau perfide qui s'insinuait dans ma peau éreintée. Les perspectives tridimensionnelles s’élèvent, et comme des siècles en sursis, chaque secondes s’engrangent avec une lenteur acide. Marionnette désarticulée par des décennies de ravage, volonté oubliée, c’est des automatismes mécaniques qui relèvent la ferraille détraquée de mes os ankylosés. De mes dernières secondes de promiscuité lovecraftienne à la certitude vitale, le jalonnement déroute mes dernières secondes d’absence pour éteindre les lueurs atones de mon appartement. L’éternité de sérénité, pourtant, s’entendit troubler par une onde transcendée.

Un habitant connu des lieux, mais dont la présence n’est pas aussi appréciée qu’elle ne l’aurait été. Panda redressa immédiatement la tête, à l’écoute de cet intervenant, sons, inhabituellement cliquetant. Quelqu’un entrait dans l’immeuble, mais surtout dans son territoire. Un avenant qu’elle reconnaissait à l’odeur, mais qui, au vu de l’état de son compagnon, alertait la bête d’être prudente. L’animal haletait, observant dans l’obscurité tamisée, les faits et gestes de l’étranger. Pour ma part, j’étais désormais dans les entraves machiavéliques d’un sommeil, qui, s’il semblait tranquille, ne l’était que par son absence de mouvement. Une écrasante force gravitationnelle, les liqueurs qui avaient eut raison de mes dernières défenses.

Pourtant, la voix slave au slang difficilement reconnaissable dans ma torpeur contrefaite, résonna comme un glas aux cloches évidées. L’adrénaline s’affina aux vapeurs toxiques, une glycérine explosive et imminente. Réflexe mue par des années de surveillance, de paranoïa véritable et raisonnée, ma main trouva mon arme avant même que je n’ouvre mes paupières alourdies. Roulant à même le sol, des expectatives quittant mon palet dans un langage peut fleurit, je peinais à reprendre mes esprits, sans pour autant noté que le monde entier tanguait au rythme avilissant des boissons. Retirant la sécurité, avant même de savoir où viser, je braquais la porte, seule entrée raisonnable que j’arrivais à concevoir, me redressant en titubant.

- « Сука blyaт ! L’arme vira de bord brutalement, en repérant l’ombre d’un individu dans le couloir obscurcit. Кто ты, чего хочешь ? »
Vu ma condition proche du coma éthylique, les roulis bateliers n’indiquait si ce n’était un début de nausée, la proche arrivée d’une violente intoxication. Je n’avais donc aucune envie de faire dans la haute-couture, ni même la dentelle. Lui demander de décliner son identité n’était vraiment qu’une formalité, avant que je ne perfore la totalité de son corps, que cela fusse avec des ogives, des balles ou des bouteilles vides.
Alexeï Karkarovish

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Traduction :
Ilya Dmitriev
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Sam 21 Nov - 15:04 #
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THE WAR INSIDE


Florilège d’insultes, grondement qui vient des ténèbres, la voix d’Alexeï se brise en échos dans le petit appartement. Lumière crépusculaire, les yeux fatigués d’Ilya ne distinguent qu’une ombre dressée sur son chemin, statue du commandeur prête à le traîner dans des enfers brûlants. Evidemment, il sursaute, alors que ses doigts effleurent l'interrupteur qu’il cherchait jusque là comme un dément - et soudain, la lumière fût.
Dragon cracheur d’acier, l’arme que son hôte tient à la main envoie des éclairs de terreur le long de la colonne d’Ilya. Il se fige, levant les bras au ciel, comme un condamné - nouvelle traînée d’alcool qui se répand sur le sol.  — C’est comme ça que t’accueilles un ami ? J’commence à comprendre pourquoi t’es célibataire. ” Il cache sa peur derrière quelques piques certainement lancées en vain. Alexeï n’a pas l’air assez en phase avec la réalité pour comprendre ce qu’il se passe, alors, histoire d’être sûr de ne pas mourir bêtement, l’apatride en rajoute une couche.  — C’est Ilya, putain ! Range ton arme, j’viens en paix. ” Il secoue de nouveau la bouteille qu’il tient à la main, laissant chanter le liquide qui tourbillonne dans son contenant.
Son regard mi-clos se balade sur une autre ombre : haletant, Panda à l'œil luisant - lui au moins, il l’a reconnu. Ilya sourit et se penche, comme s’il avait oublié le calibre braqué sur son crâne ( pas étonnant, passer du coq à l’âne est l’un des symptômes d’une bonne biture ). — Merci d’pas m’avoir déchiré le mollet. ” Il flatte l’animal d’une caresse, idiot devant cette bête qu’il affectionne. — T’es pas comme ton colocataire qui s’apprêtait à repeindre le mur avec ma cervelle... ” Nouvelle vanne, peut-être pas la bienvenue étant donné la situation, mais l’intru se sent d’une humeur espiègle, pauvres jeux de gamin dont il ne peut se passer.

Il se redresse finalement, faisant face à ce Béhémoth des temps moderne qu’est Alexeï. D’une main lourde, il vient attraper le poignet de l’expat, donnant une nouvelle cible à son arme - le plancher devrait faire l’affaire.( ce sera toujours mieux que sa pauvre caboche ) — Repos, soldat. ” Il ricane, fier de ce trait d’esprit, trop embrumé par moult substances pour se rendre compte du ridicule de ses propos. De toute façon, pas la peine de se retenir, Alexeï n’a rien d’une sainte nitouche.
A peine choqué par l’accueil, il dépasse son hôte pour rejoindre le salon, trop habitué à la violence pour en faire son ennemi ( comme on dit, mieux vaut en rire qu’en pleurer ). Débarrassant le passage et le canapé, il se laisse mollement tomber entre quelques coussins, admirant les cadavres de verre qui constellent la table basse. Grosse soirée on dirait - tant mieux, au moins, il sont au même niveau. Pas besoin de lui faire rattraper tout ce qu’il n’a pas bu, chargé comme il doit être ( ceci dit, vu la masse corporelle du garçon, il est peut-être déjà sobre ). — Tu soignes un coup de blues avec tout ce sirop pour la toux ? ” Il lui sourit de son perchoir, un air compatissant dans le fond du regard. Il connaît ce genre de nuit où le sommeil ne peut qu'être trouvé au fond d’une bouteille - mais bien qu’il soit venu déranger son repos, Ilya n’arrive pas à s’en vouloir : parfois, quand la nuit vous rejette, mieux vaut ne pas essayer de l’étreindre. Rester debout jusqu’au lever du soleil, voilà un meilleur remède ! Et puis, il n’est pas venu les mains vides : prenant une dernière gorgée de rhum, il claque la bouteille contre le sol, la faisant glisser avec fracas vers l’autre martyr. La boisson est une bien plus douce compagne que Morphée, loyale et assommante, comme on les aime. — T’aurais dû m’appeler si tu voulais te mettre une mine. J’étais dans le coin, en plus.
© Vanka
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