Fin août 2020, début de soirée.
Assise élégamment sur une chaise dont le prix n'atteint probablement celui de sa course pour venir jusque-là, Josephine attend, un sourire de façade accroché aux lèvres. Ce n'est pas la première qu'elle met les pieds dans ce quartier, bien sûr. Il n'en reste pas moins vrai qu'elle n'affectionne pas particulièrement devoir s'y rendre Tout ici, lui paraît plus terne, plus fade. La croix rouge a beau avoir tenté de rendre leurs locaux plus accueillant et chaleureux, l'avocate n'y distingue qu'un ramassis hétéroclite d'objets en tout genre, sans aucune ligne directrice pour les coordonner ensemble. Tout ceci n'est pas son milieu naturel. Si sa capacité n'avait pas été essentielle pour ce travail, elle n'aurait pas hésité une seule seconde à envoyer quelqu'un d'autre.
- Je vous assure que je ne cherche qu'à discuter avec cette personne. C'est un témoin capital, pas un accusé. Il n'a rien à craindre de ma part. Vous seriez d'une grande aide si vous pouviez m'aider à retrouver sa trace. Je vous le demande donc une fois encore, savez vous où je peux trouver Ruben Meñas ? Aucune agressivité ne se cache dans sa voix. L'avocate semble nimber dans une assurance tranquille qui la dote d'une aura rassurante. D'ordinaire, son joli minois, son professionnalisme et sa façon de manier les mots suffisent à charmer et convaincre son auditoire de lui accorder sa confiance. En face d'elle, l'homme qui se tient nonchalamment installé, un pied sur le bureau, croque dans sa pomme. Il répond sans même avoir fini sa bouchée. Quel irrespect ! - Ouai, j'vois. Mais, moi, j'sais pas où il est. Lui par contre, il sait p'tetre ! fait-il en pointant du doigt un homme en blouse blanche qui vient de pénétrer dans les locaux. - Gordon ! Y'a la petite dame qui voudrait te parler.
Le qualificatif la heurte bien plus qu'elle ne le laisse transparaître. Plutôt que de riposter inutilement, l'avocate se tourne vers le nouveau venu, le détaillant rapidement du regard. Elle se relève souplement, va à sa rencontre et lui tend la main pour se présenter. Le fameux Gordon a un visage sympathique, peut-être pourra-t-elle enfin obtenir gain de cause auprès de lui. - Bonjour, je suis Josephine Sørensen. Je souhaiterais m'entretenir avec Ruben Meñas. Malheureusement, je crains d'avoir besoin d'un peu d'aide pour le trouver. La sienne, cela coule de source. Elle gratifie le médecin d'un doux sourire avant que ses yeux ne s'arrêtent à hauteur de son épaule. Une tâche non identifiée colore le tissu, coulant dessus comme une provocation supplémentaire. Mon dieu ! Elle n'était pas sûre d'être payée suffisamment chère pour mériter d'avoir à affronter cela. Allons, allons ! Ce n'était pas ça qui allait l'arrêter tout de même. Elle avait vu bien pire, dans son enfance. Sauf que justement, celle-ci était loin derrière elle. Le confort de son présent train de vie lui manquait déjà odieusement. Reportant son attention sur son interlocuteur, elle affiche une mine d'excuse. - Votre collègue m'a signalé que vous pourriez peut-être me renseigner. Voir l'aider, jouer les chauffeurs, et la ramener ici ensuite. De là, elle pourrait commander un taxi avant de regagner Burton Ridge, là où les gens étaient beaucoup plus civilisés.
Assise élégamment sur une chaise dont le prix n'atteint probablement celui de sa course pour venir jusque-là, Josephine attend, un sourire de façade accroché aux lèvres. Ce n'est pas la première qu'elle met les pieds dans ce quartier, bien sûr. Il n'en reste pas moins vrai qu'elle n'affectionne pas particulièrement devoir s'y rendre Tout ici, lui paraît plus terne, plus fade. La croix rouge a beau avoir tenté de rendre leurs locaux plus accueillant et chaleureux, l'avocate n'y distingue qu'un ramassis hétéroclite d'objets en tout genre, sans aucune ligne directrice pour les coordonner ensemble. Tout ceci n'est pas son milieu naturel. Si sa capacité n'avait pas été essentielle pour ce travail, elle n'aurait pas hésité une seule seconde à envoyer quelqu'un d'autre.
- Je vous assure que je ne cherche qu'à discuter avec cette personne. C'est un témoin capital, pas un accusé. Il n'a rien à craindre de ma part. Vous seriez d'une grande aide si vous pouviez m'aider à retrouver sa trace. Je vous le demande donc une fois encore, savez vous où je peux trouver Ruben Meñas ? Aucune agressivité ne se cache dans sa voix. L'avocate semble nimber dans une assurance tranquille qui la dote d'une aura rassurante. D'ordinaire, son joli minois, son professionnalisme et sa façon de manier les mots suffisent à charmer et convaincre son auditoire de lui accorder sa confiance. En face d'elle, l'homme qui se tient nonchalamment installé, un pied sur le bureau, croque dans sa pomme. Il répond sans même avoir fini sa bouchée. Quel irrespect ! - Ouai, j'vois. Mais, moi, j'sais pas où il est. Lui par contre, il sait p'tetre ! fait-il en pointant du doigt un homme en blouse blanche qui vient de pénétrer dans les locaux. - Gordon ! Y'a la petite dame qui voudrait te parler.
Le qualificatif la heurte bien plus qu'elle ne le laisse transparaître. Plutôt que de riposter inutilement, l'avocate se tourne vers le nouveau venu, le détaillant rapidement du regard. Elle se relève souplement, va à sa rencontre et lui tend la main pour se présenter. Le fameux Gordon a un visage sympathique, peut-être pourra-t-elle enfin obtenir gain de cause auprès de lui. - Bonjour, je suis Josephine Sørensen. Je souhaiterais m'entretenir avec Ruben Meñas. Malheureusement, je crains d'avoir besoin d'un peu d'aide pour le trouver. La sienne, cela coule de source. Elle gratifie le médecin d'un doux sourire avant que ses yeux ne s'arrêtent à hauteur de son épaule. Une tâche non identifiée colore le tissu, coulant dessus comme une provocation supplémentaire. Mon dieu ! Elle n'était pas sûre d'être payée suffisamment chère pour mériter d'avoir à affronter cela. Allons, allons ! Ce n'était pas ça qui allait l'arrêter tout de même. Elle avait vu bien pire, dans son enfance. Sauf que justement, celle-ci était loin derrière elle. Le confort de son présent train de vie lui manquait déjà odieusement. Reportant son attention sur son interlocuteur, elle affiche une mine d'excuse. - Votre collègue m'a signalé que vous pourriez peut-être me renseigner. Voir l'aider, jouer les chauffeurs, et la ramener ici ensuite. De là, elle pourrait commander un taxi avant de regagner Burton Ridge, là où les gens étaient beaucoup plus civilisés.