L'invitation lui était venue de l'une de ses connaissances haut placées, de celles bien nées et riches qu'il avait rencontrées après l'achat du bar, qui se plaisaient à côtoyer une ancienne rock star devenue tatoueur, pour un shot de rébellion auquel il ne participait que parce que ses enfants fréquentaient certains des leurs ou parce que certains insistaient pour jouer les mécènes des artistes qui défilaient chez lui… Zak en détestait la majorité ou, au mieux, ne ressentait qu'une indifférence morne. Mais il devait avouer que pour une fois, l'idée avait été bonne et qu'il avait bien fait de venir dans ce luxueux hôtel d'Astoria.
Car il avait pris un plaisir certain à enchainer quelques parties de poker et à voir les mines de ses adversaires d'un soir. Ces hommes et ces femmes venaient sans doute là pour trouver un certain frisson, une excitation qui les sortait de leur quotidien, un nouveau souffle avant de replonger dans le grand ennui de leur vie capitaliste, comme des enfants envieux d'une nouvelle bêtise. Il y en avait qui affichait un sérieux sévère, d'autres qui babillaient pour masquer leur nervosité, certains qui démontraient leur farouche envie de gagner, d'écraser l'ennemi, de prouver leur supériorité. Au milieu de ces personnes dans lesquelles il ne se reconnaissait pas, Zak s'était installé avec nonchalance, col de chemise ouvert, ses yeux si clairs portés ici et là, jamais masqués derrière l'écran noir d'une paire de lunettes que d'autres arboraient.
Il avait joué comme si rien dans cette soirée n'avait d'importance. L'argent, il se fichait de le gagner ou non. Les parties, il les menait jusqu'au bout, agaçant ses adversaires à ne jamais faire tapis, à annoncer ses cartes sans bluffer, les poussant à se demander s'il allait mentir à un moment ou un autre, faisant monter la tension d'un cran autour de lui. Il avait vaincu quelques fois, perdus d'autres, son éternel sourire en coin accroché aux lèvres. Il leur montrait qu'il s'amusait, qu'il se foutait royalement de leur avis ou de paraitre aussi prétentieux qu'eux. Sa vie était accomplie, il adorait ce qu'il faisait, il en profitait pleinement, et n'avait pas besoin de ces heures ludiques pour se sentir vivant. C'était là une expérience comme une autre, comme il appréciait en découvrir.
Et il y avait cette jeune femme, rousse incendiaire, maitresse de cérémonie, instigatrice de cette soirée, qui régnait dans la pièce sans avoir à élever la voix, dont il avait suivi la silhouette quelques fois, l'oeil attiré par la flamboyance de sa chevelure, de cette couleur vive comme une touche de peinture solaire au milieu d'un tableau triste. Son regard avait croisé le sien quelques fois, sans qu'un mot fut échangé, si ce n'était une salutation à son arrivée. Si on lui avait dit son nom, il l'avait oublié, mais il n'en restait pas moins qu'elle l'intriguait, bercée de ce charisme éclatant, imposant naturellement un respect parmi ces convives pourtant bien habitués à se montrer numéro un. Il l'aborderait peut-être plus tard dans un sourire, mais pour le moment, il avait d'autres cartes à abattre.
Encore ! Vous n'aviez que ça !
D'un geste souple, Zak ramassa la mise perdue par les autres joueurs qui s'étaient couchés. Il les remercia, comme remuant le couteau dans leur plaie, avant de se lever pour quitter la table et rejoindre le bar où il attrapa un verre de whisky. Une pause était la bienvenue, avant qu'on finisse par lui demander de quitter les lieux s'il continuait ainsi...
Car il avait pris un plaisir certain à enchainer quelques parties de poker et à voir les mines de ses adversaires d'un soir. Ces hommes et ces femmes venaient sans doute là pour trouver un certain frisson, une excitation qui les sortait de leur quotidien, un nouveau souffle avant de replonger dans le grand ennui de leur vie capitaliste, comme des enfants envieux d'une nouvelle bêtise. Il y en avait qui affichait un sérieux sévère, d'autres qui babillaient pour masquer leur nervosité, certains qui démontraient leur farouche envie de gagner, d'écraser l'ennemi, de prouver leur supériorité. Au milieu de ces personnes dans lesquelles il ne se reconnaissait pas, Zak s'était installé avec nonchalance, col de chemise ouvert, ses yeux si clairs portés ici et là, jamais masqués derrière l'écran noir d'une paire de lunettes que d'autres arboraient.
Il avait joué comme si rien dans cette soirée n'avait d'importance. L'argent, il se fichait de le gagner ou non. Les parties, il les menait jusqu'au bout, agaçant ses adversaires à ne jamais faire tapis, à annoncer ses cartes sans bluffer, les poussant à se demander s'il allait mentir à un moment ou un autre, faisant monter la tension d'un cran autour de lui. Il avait vaincu quelques fois, perdus d'autres, son éternel sourire en coin accroché aux lèvres. Il leur montrait qu'il s'amusait, qu'il se foutait royalement de leur avis ou de paraitre aussi prétentieux qu'eux. Sa vie était accomplie, il adorait ce qu'il faisait, il en profitait pleinement, et n'avait pas besoin de ces heures ludiques pour se sentir vivant. C'était là une expérience comme une autre, comme il appréciait en découvrir.
Et il y avait cette jeune femme, rousse incendiaire, maitresse de cérémonie, instigatrice de cette soirée, qui régnait dans la pièce sans avoir à élever la voix, dont il avait suivi la silhouette quelques fois, l'oeil attiré par la flamboyance de sa chevelure, de cette couleur vive comme une touche de peinture solaire au milieu d'un tableau triste. Son regard avait croisé le sien quelques fois, sans qu'un mot fut échangé, si ce n'était une salutation à son arrivée. Si on lui avait dit son nom, il l'avait oublié, mais il n'en restait pas moins qu'elle l'intriguait, bercée de ce charisme éclatant, imposant naturellement un respect parmi ces convives pourtant bien habitués à se montrer numéro un. Il l'aborderait peut-être plus tard dans un sourire, mais pour le moment, il avait d'autres cartes à abattre.
Encore ! Vous n'aviez que ça !
D'un geste souple, Zak ramassa la mise perdue par les autres joueurs qui s'étaient couchés. Il les remercia, comme remuant le couteau dans leur plaie, avant de se lever pour quitter la table et rejoindre le bar où il attrapa un verre de whisky. Une pause était la bienvenue, avant qu'on finisse par lui demander de quitter les lieux s'il continuait ainsi...