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Boys will be boys | ft. AUDRAIN
Make A Difference :: 03 Astoria :: Southwood
Ilya Dmitriev
Ilya Dmitriev
Kéké des villes
Âge : 26 ans
Occupation : Vendeur de rêve ( dealer ) et homme à tout faire ( malfrat type petite frappe )
Habitation : Southwood
Boys will be boys | ft. AUDRAIN Echange
C L O P E A D D I C T

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Jeu 1 Oct - 19:23 #
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BOYS WILL BE BOYS


Le moteur de la Dodge Rampage de son père vrombit encore, seul investissement qui a survécu à plus de vingt ans d’avancée technologique dans le milieu automobile. Vieille dame cabossée, sa carcasse peine à contenir le son d’une stéréo poussée au max, diffusant dans la rue les échos d’une musique ringarde.
Ilya roule comme si Southwood tout entier lui appartenait, une paire de lunette teintée vissée sur le nez. Une main sur le volant, l’autre accoudée à la fenêtre, il flâne plus qu’il conduit, s’offrant la liberté de gaspiller un peu d’essence avant de rejoindre Burnside Park. Le regard dans le vide, la concentration en vacances, il observe les badauds qui se pressent sur le trottoir avec une apathie bien particulière, plaignant presque ces âmes qui grouillent, condamnées à se contenter de leurs pieds pour les amener là où elles doivent être.
Les visages défilent, gris comme les barres d’immeubles, portant le poids de la mélancolie sur leurs épaules comme une écharpe bariolée de mini miss. Ilya se demande un instant s’il en croisera certains ce soir, au détour d’un deal. Il se rappelle d’un truc qu’il avait lu sur les réseaux, une théorie comme quoi on est amené à recroiser au moins deux fois le même inconnu dans la journée - alors, il se prend au jeu de cette trivia, tâchant de graver dans sa mémoire les traits d’une poignée d’étrangers ( difficile quand on doit garder un œil sur la route ).

Il s’attarde sur l’une de ces silhouettes qui vagabonde, d’abord curieux de reconnaître une démarche qui lui dit vaguement quelque chose sans pour autant savoir où il l’a déjà vu. Surement un client. Il  rit face à l’évidence et, trop sûr de lui, appuie sur l’accélérateur, prêt à dépasser ce presque-inconnu qui, au final, ne satisfait pas sa rêverie.
C’est seulement quand il quitte sa cible du regard qu’un drôle de sentiment vient lui piquer les neurones : quelque chose lui ordonne de tourner la tête, comme un cri de l’âme qui vous indiquerait que vous êtes en train de rater votre sortie sur l’autoroute. Alors, avec une sorte de méfiance face à son propre instinct, il jette un coup d’œil par dessus son épaule, à peine certain que le risque en vaille le détour - mais une petite seconde d’attention suffit pour que le jeune homme se rende compte de sa bêtise : apercevant le profil de ce marcheur jusque-là anonyme, un nom s’affiche soudainement en lettres lumineuses dans l’esprit d’Ilya. Audrain. Putain, Audrain.

La voiture s’arrête dans un crissement de freins usés et, très vite, le chant des klaxonnes vient réprimander ce choix de conduite plutôt audacieux. Mais Ilya ne les entend pas, trop occupé à dévisager ce fantôme du passé qui, tranquillement, continue son chemin.
Comme possédé, en croyant à peine ses yeux, il sort du véhicule, claquant la portière derrière lui. Sauf que cette fois, la plainte d’un conducteur le sort de sa transe, mélange d’injures et de ouinouin routier. Sa réponse ne se fait pas attendre, sèche comme la poudre qu’il garde dans sa boîte à gant.   — T’as qu’à faire le tour, connard. “ Une rue à deux voies, c’est fait pour ça, non ?

Sans perdre plus de temps, il s’élance sur le bitume, rattrapant la distance qui le sépare de ce vieil ami qui ne semble pas encore l’avoir reconnu. — Hey ! “ Il amorce son arrivée avec un cri qui sonne plus comme une menace qu’une vraie salutation, un sourire de gamin accroché aux lèvres. Enfin, il lève son poing, serré à s’en faire pâlir les veines, avant de le laisser tomber sur l’épaule d’Audrain - délicate attention sensée lui rappeler une époque où ces deux idiots se faisaient encore chambrer par leur camarades en culotte courte ( Boys will be boys. La délicatesse n’est pas son fort ) — Alors comme ça on dit plus bonjour ?
© Vanka
Audrain Wilde
Audrain Wilde
La roue libre totale
Âge : 23 ans
Supers : Partage de mémoire.
Occupation : Barman au Black Flag / Guitariste
Habitation : Southwood. Un appartement trop petit avec 4 chats, lui, son bordel désorganisé. Et, Charlie. Le bonheur.
Boys will be boys | ft. AUDRAIN Chadrain_danse
“You don't love someone for their looks, or their clothes, or for their fancy car, but because they sing a song only you can hear.” O.Wilde
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Dim 4 Oct - 18:00 #
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Audrain regrettait presque de ne pas avoir pris sa voiture. Pourtant, il n'y avait pas granderoute à faire entre son petit studio et l'épicerie de quartier. Sauf que sur cette toute petite portion de chemin, il y avait les gens, la circulation, le chant des klaxons, et les tentatives de sa mémoire de s'activer au moindre stimulus. C'était plus facile pour lui, maintenant, de repousser les souvenirs. Le jeune homme commençait à piger le truc pour rester concentré dans l'instant présent. C'était plus simple quand Charlie était présente. Beaucoup moins quand il déambulait sur le trottoir d'une rue qui l'avait regardé grandir. Alors, il avait vissé ses écouteurs dans le creux de ses oreilles, réglant le volume à un niveau sonore qui envahissait l'espace libre dans sa boîte crânienne. Tout ça pour du putain de lait d'amande. Le pire étant qu'il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même puisque jamais celle qui partageait sa vie ne lui aurait fait le moindre reproche. L'obstination, tout un art de vivre.

Il y eut une fausse note dans la mélodie. Comme de loin, d'un autre monde, lui parvint l'écho d'une voix agressive. Ça ne faisait pas partie du morceau, résolument rock, qu'il écoutait tranquillement. Pas tout à fait sûr qu'on se soit adressé à lui, mais méfiant comme un pou, il commença à baisser le volume quand un coup s'abattit sur son épaule. Fils de pute ! La pensée lui hérissa l'épiderme. Le jeune homme fit volte face. Son air hargneux, accroché au visage, ne fit pas long feu. - Bordel mais va niq... Ses yeux s'agrandirent sous l'effet de la surprise et sa bouche s'arrondit. Durant trois longues secondes, il garda cette tête de poisson hors de l'eau, parfaitement sous le choc et incroyablement ridicule. Ilya ! Un flot de souvenirs incontrôlés lui vrilla les neurones, traversant sa conscience en un dixième de seconde. Il n'y résista que de justesse, ramenée à la réalité par la question de son ami.

- Putain Ilya ! exulta-t-il, comme un chiot trop ravi de retrouver son compagnon d'infortune. Un sourire immense se peignit sur son visage. Il avait l'air plus juvénile, soudainement. De toutes façons, Audrain venait effectivement de retomber en enfance, ou en adolescence d'ailleurs. En admettant, qu'il en soit, un jour, sorti. Il plaqua ses mains sur les épaules de son pote de toujours, les secouant un peu avant de balancer l'une d'elles dans sa direction, histoire de le saluer dignement. - Mais qu'est-ce que tu fous là ? Le monde à l'envers ! C'était bien lui qui s'était barré d'Astoria cinq ans plus tôt. - Et c'est quoi cette coupe ? T'es tombé dans une faille spatio-temporelle qui t'as ramené dans les années 90 ? Ou 80 ? Qu'est-ce-que ça changeait ? Il se payait peut-être bien sa tronche, n'empêche qu'il était drôlement content que de le voir. Ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. - Ta mère, ça va ? Irina comptait parmi les quelques personnes de ca quartier pourri qu'il appréciait. La russe l'avait gardé certains week-ends, quand sa propre mère était de garde. Supporté, aurait peut-être été un terme plus exact. En tout cas, il avait gardé de bons souvenirs de cette femme. Assez pour que son sort l'intéresse. - T'as du temps devant toi là ? Faut que j'aille acheter un truc vite fait, tu viens ?
Ilya Dmitriev
Ilya Dmitriev
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Mar 6 Oct - 19:32 #
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BOYS WILL BE BOYS


Effusion de joie et de sourires, ces retrouvailles les transforment en vrais gamins. Ca cogne et ça joue les cadors dans une ambiance bienveillante, espèce d’emportement cathartique qui couronne le front des amitiés retrouvées.
Ilya accompagne chaque pique d’un rire complice, presque bête, ravi de retrouver le bagou de cet “enfoiré” ( comme il disait, avec beaucoup trop de compassion dans la voix pour vraiment le penser ). Amitié de trublions ( pour pas dire d’emmerdeurs ), il fallait bien se charrier, à l’époque, pour s’habituer à encaisser - alors, ravi de pouvoir de nouveau participer à cette joute verbale, Ilya ne se gêne pas pour répondre : — Sois pas jaloux, regarde toi : Un vrai minet de boys band ! “ Il le regarde de haut en bas, d’un air faussement accusateur, à peine crédible, trahit par son sourire benêt et ses rires moqueurs. — Et, attend - mais c’est à toi que je devrais poser cette question ! Moi j’ai pas bougé tu sais, même quartier, même immeuble. La caisse de mon père a même survécu à ton départ.” Il fait un vague geste de la main, désignant l’auto garée en plein milieu de la rue. — Et ma mère, bah, tu sais, égale à elle même : elle regarde toujours ses feuilletons à l’eau de rose, la routine quoi. “ Il compte ses mots, tâchant de ne pas faire sombrer la conversation vers les abysses gris de la vie de banlieue. Il faut dire qu’il n’y a pas grand chose à dire sur Irina, si ce n’est qu’elle va.

Bref. J’te suis, mais t’as intérêt à me raconter ce que t’es allé foutre à l’autre bout du monde ! T’étais passé où ? Ta mère a vrillé pendant une semaine.   “ C’est vrai que la disparition plutôt soudaine d’Audrain avait fait du bruit dans le quartier - pas assez au goût de ses amis, ceci dit. Sa fugue tenait plutôt de la rumeur malsaine que du véritable drame, commérage de quartier qui ne sait pas quoi faire pour tromper l’ennui. — J’ai appris aussi par une connaissance que t’avais pas mal bougé ces dernières années.
Il entame la marche, suivant cet espèce de Virgil des temps moderne qui le guide dans l’enfer urbain. Déjà, quelques boutiques allument leurs enseignes, laissant les couleurs grésillantes des néons mourir avec cette fin de journée. A peine visible, dévorée par les derniers rayons du soleil, ils habillent pourtant la ville de leurs teintes pâles, véritables fantômes errant dans le paysage.
Tu nous as fait un sacré coup de Trafalgard en tout cas. “ Sa main se heurte contre l’épaule du garçon, le poussant doucement comme pour dédramatiser son reproche. — Rassure moi, tu t’appelles toujours bien Audrain ? T’as pas fait changer tes empreintes digitales non plus ? Non, attend, me dis rien - Putain. En fait t’es un super et t’étais en mission secrète en Ouzbékistan ?! “ Il le chambre, marchant à reculons pour lui offrir un véritable cirque. Il fait l’idiot, parle fort et pousse du dos la porte vitrée d’une superette quelconque, faisant une entrée remarquée dans le magasin.  
© Vanka
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Audrain Wilde
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Mer 14 Oct - 17:29 #
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Audrain grimaça sans pouvoir s'en empêcher. S'enterrer à Astoria ressemblait plus à un cauchemar sans fin qu'au putain de rêve américain. Il suivit du regard la main de son ami jusqu'à apercevoir la vieille Dodge impeccablement garée en double file. Un sifflement admiratif lui échappa. Bien joué, Ilya. Lui qui avait, à l'époque, parié 20 dollars que sa caisse ne finirait pas l'année, évita soigneusement d'en faire mention. Ami ou pas, garder une défaite dans l'ombre était toujours la chose à faire. D'un mouvement de tête, il invita IIya à se mettre à marche. Le jeune homme ricana à la mention de sa propre mère. La rancune qu'il affichait sans mal se mélangeait à une sorte de culpabilité crasse, quand bien même une part de lui se retrouvait satisfaite d'entendre qu'Emily avait morflé suite à son départ. - Bah tu sais, ça et là, à droite à gauche. J'ai un peu roulé ma bosse. J'pouvais plus blairer cette ville de cassos alors j'me suis tiré, résuma-t-il. Il éluda consciencieusement une bonne partie de l'histoire. Tout ce qui impliquait son beau-père, son poing dans sa gueule et la trahison maternelle suprême. - Un coup de pute ? Non, non. Tu savais que ça finirait par arriver putain. La gloire n'attend pas ! fit-il, sans grand sérieux. N'empêche que c'était un peu ça qui avait guidé ses pas hors de la ville. L'envie de faire quelque chose de sa carcasse et de percer dans la musique.

Il éclata d'un rire franc tandis que l'autre déblatérait tout un tas de connerie. Et voilà, aussi simplement que ça, c'était reparti. Au jeu de la surenchère, ils allaient être deux. Audrain posa un index sur sa bouche - Chhhhhhhhut. Révèle pas mon identité secrète comme ça. Dans l'milieu, on m'appelle GreatNorris et s'il y a encore des bières dans ce bas monde, c'est grâce à moi ! De l'excès ? Où ça ? Tout en se marrant, il s'autorisa à faire un salut, comme si le bitume sous ses pieds n'était rien d'autre qu'une scène. - Maintenant, tu peux m'appeler maître aussi, si tu veux, j'suis pas chiant sur les pseudonymes, tant que ça prouve ma supériorité ! Ilya allait probablement rajouter sa touche personnelle sur le sujet, il n'en doutait pas. Aussi-fila-t-il tranquillement récupérer un caddie avant de le bousculer avec au niveau des jambes. - Allez monte, bébé, j'vais te faire voyager dans mon carrosse, l'invita-t-il en appuyant un clin d'œil. Y'avait de sacrées chances qu'il foute le bordel avec cet engin si Ilya se prenait au jeu. Les dérapages - presque - contrôlés seraient un passage obligé. Putain, pourquoi il avait pris un caddie ? Il avait besoin de quoi déjà ? Ah oui, juste une brique de lait d'amande. Son cerveau devait être en pleine crise d'épilepsie à cause de la lumière grésillant des néons du petit magasin. Ou bien, il avait juste cramé à cause de la radio pourrie qui faisait frémir les enceintes de la supérette. La caissière en service leur jeta à tout deux un regard noir, visiblement peu confiante.

- J'crois que t'as un ticket ! Hey, vous voulez son numéro ? J'vous le file, si vous voulez ! beugla-t-il, le visage fendu d'un sourire absolument déraisonnable. Il se marrait encore en entrant pleinement dans les allées. - Ouai du coup, le bout de monde pour toi c'est Phoenix ? C'était cool, bien plus qu'Astoria. Je t'emmènerai si tu veux. Oh, attends, faut que je te fasse écouter ! Audrain s'arrêta en plein milieu des barrières d'entrées, forcées de rester en position ouverte. Il piocha rapidement son téléphone dans sa poche, pianota dessus quelques instants, débrancha ses écouteurs, et lança la musique. Un morceau résolument rock, faisant la part belle à la batterie et la guitare résonna, un peu trop fort, autour d'eux. - C'est un de mes morceaux, alors mords toi la langue avant de critiquer, merci ! Et fais gaffe à mon téléphone, j'ai pas la thune pour en racheter un, précisa-t-il en le lui balançant sans ménagement dans les mains. Ilya aurait comme ça tout le loisirs de switcher entre les morceaux de l'album s'il le voulait. Chacun d'entre eux était estampillé Burning Foxes. C'était l'une des plus grandes fiertés de sa vie.

Sans trop savoir pourquoi, Audrain vira en direction du rayon des alcools. Il avait fait ça mécaniquement, sans réfléchir. - Tu fais quoi ce soir ? J'prends des bières et on se pose dans un coin ? Ou chez lui ? L'endroit comptait peu en réalité. Et, alors qu'il déposait un pack de douze dans son charriot, la mélodie se coupa brusquement, remplacée par la sonnerie d'un message reçu, avant de se relancer de plus belle. Sur l'écran digital, le prénom "Charlie" s'affichait en toute lettre. Le jeune homme tendit la main pour récupérer son bien. - File, ça doit être ma copine. Il avait dit ça naturellement. Bêtement. Et maintenant, il fixait l'énergumène qui avait partagé son enfance sans savoir trop quoi dire. Lui, l'avait connu en couple avec l'autre, celle dont il ne prononçait plus le prénom depuis qu'elle n'était pas venue avec lui loin d'Astoria. Encore qu'à l'époque, leurs ruptures étaient tellement habituelles qu'Audrain se consolait régulièrement dans les bras d'autres jeunes filles. Là, c'était différent. Ça se voyait. Ça se sentait à cet espèce de sourire qu'il retenait comme il pouvait de s'étaler sur sa face.
Ilya Dmitriev
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Mer 21 Oct - 22:11 #
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BOYS WILL BE BOYS


Dans le fond, Audrain a raison de s’être tirer. En entendant ses histoires de pseudo gloire, ses envies d’ailleurs, Ilya fait le triste bilan de tous ces cadeaux empoissonnés que cette ville de merde lui a offert. Pas de corne d’abondance ici, juste un triste rêve américain déplumé. Mais au final, à quoi bon s'apitoyer sur son sort ?  Et puis, ça lui met un peu de baume au cœur de savoir qu’il y a une vie après Astoria, un petit bout d’aventure qu’il vit au travers des récits de son ami.
Il rit à gorge déployée, chaque connerie qu’articule Audrain lui rappelle le bon vieux temps - pas si révolu que ça finalement. Duo de pitres, pauvres garçons paumés qui montrent leur majeur au destin, il n’est pas difficile pour eux de s’amuser de tout, même du pire. Puisqu’ils sont ceux que certains appelleraient “la lie” de la bonne populace, autant jouer ce rôle avec brio, et surtout, le plus fort possible. Fait entendre sa voix et faire savoir qu’on existe est devenu un véritable jeu pour les enfants du quartier ( ceci dit, la chose est peut-être un peu triste vu sous cet angle. ).

Capitaine picole, ouais ! J’ai entendu parlé de tes exploits à la télé. Sacrée descente. “ Lâche-t-il avant de bondir dans le cadis. Comme un roi sur son trône de fer, il se vautre, jambes et bras ballants, prêt à attraper le moindre article qui se présentera sous sa main.  — Roule, Mireille ! Montre moi ce que t’as sous le capot. “ Clin d’œil déplacé, mais toujours pour rire, il laisse les commandes au meilleur des pilotes sous les regards désapprobateur d’une bande d’employés certainement trop peu payés pour supporter leurs frasques. Tant pis, chacun sa croix comme on dit : ce soir, Ilya ne comptait pas porter la sienne. Ciao, le poids de la société, il replonge en enfance.

Les blagues de mauvais goûts s'enchaînent, chaque affront ne faisant qu’enorgueillir ces gamins idiots de Southwood. La pauvre caissière s’en souviendra certainement longtemps, au moins ça lui fera un truc intéressant à raconter à son mari en rentrant, se dit Ilya, qui se permet de la siffler, remettant toujours plus d’huile sur le feu ( c’est que c’est chaud en Micheline et lui maintenant. Ah ! ).
Mais bon, pas le temps de conclure qu’Audrain le replonge dans le bain de la conversation : Phoenix. un portable jeter entre les mains. Le groupe d’Audrain ? Ilya met quelque seconde avant de comprendre de quoi ce vagabond essaye de lui parler et que la surprise ne repeigne ses traits. — Putain ! Etonnant que les mecs du studio vous ait pas refoulé en voyant ta dégaine de crevard. “ Il met le son un peu plus fort. Toujours plus fort. Il veut couvrir la musique ringarde de cette supérette, du rayon de disques qui vend toujours les albums surannés de Mariah Carrey, à l’allée du linge où quelques ménagères achètent leurs draps, et même jusque dans les urinoirs du personnel, il veut que tout le monde entende ce son. Fier de voir cette petite liste de musique estampillées au nom d’un groupe qui lui est légèrement familier, il partage sa joie avec la foule pas vraiment endiablée du magasin. Ces ringards ne savent pas ce qu’il perde.  — C’est que c’est pas dégueu comme son. C’est même plutôt la classe. Bravo mec, A quand le concert ?

Et bam ! Voilà qu’ils sont déjà au rayon bière. Un beau petit glissé de cadis les a mené jusqu’au Nirvana. Ilya sourit, reconnaissant bien là les bonnes ( ou mauvaises, comme vous voulez ) habitudes d’Audrain. Sans perdre une seconde, l’apatride se saisit d’une poignée de bouteilles, en ouvrant même deux pour récompenser l’effort de son chauffeur. — J’adore quand tu me dis ça, tu sais. “ Distraitement, il temps par dessus son épaule une Kronembourg tiède à son collègue d’escapade, les yeux toujours rivé sur le portable qui continu de crier quelques arrangements bien canons des Burning Foxes.— On peut aller se caler sur le parking du cinéma, en souvenir du bon vieux temps. “ Trainards professionnels, les bons spots du quartier, ils les connaissaient tous. Là où les flics ne viennent plus, pas d’ennuis à l’horizon !

Mais alors qu’un solo de guitare faisait son office, le téléphone sonne. Surprise : un nom s’affiche sur l’écran. Celui d’une fille. Ilya plisse les yeux, un sourire en coin. Il se tourne vers Audrain. Puis regarde l’écran. Il se tourne vers Aundrain. Regarde l’écran. Ainsi de suite. Le doute monte, la bêtise au bord des lèvres, Ilya s’apprête à poser sa question. LA question. Mais, comme pour mettre fin à ce suspens insoutenable, son pote de toujours prononce ces quelques mots : “ C’est ma copine.”.
Stupeur dans l’assistance ( composée uniquement d’Ilya ). Pendant un instant, il ne dit rien, fixant Audrain avec un sourire stupide. Mais arrive le moment où il ne peut plus se retenir : un flot de pensées et de questions l’assaillent, et c’est trop pour qu’il ne les partagent pas avec Audrain, qui visiblement n’a pas débarqué hier à Astoria.— Attend t’as quitté l’autre bourgeoise ? “ Il balance ça tout naturellement, pas délicat pour un sous, mais son pote devait s’y attendre. Il savait de toute façon qu’Ilya ne portait pas vraiment cette fille dans son cœur ( et après tout, c’était son job de chambrer les copines de ses amis, sinon, qui le ferait ? ). — C’est qui ta nouvelle meuf ? J’arrive pas à croire que tu m’ais rien dit. Je te demande “quoi de neuf” et toi tu penses pas un instant à me dire que tu vis une petite vie de mec casé. J’devrais p’têtre l’appeler pour lui dire. ” Sans se gêner - et pour emmerder Audrain, bien sûr - il clique sur le message, faisant défiler leur conversation sur l’écran du téléphone, un peu de moquerie au fond du regard.  — Sois sage. Smiley clin d'œil. Eh bah, c’est du sérieux entre vous ! ” Nouveau fou rire.  — Attend je sais quoi répondre ! ” Se redressant vers l’avant du cadis, loin d’Audrain et de son influence ( et aussi de ses poings ), il pianote, faisant sa petite sélection d’emoji. C’est finalement sur une aubergine et quelques gouttes d’eau que son choix final se porte, simple, efficace, il envoie. — Nickel. ”  Il claque finalement le téléphone dans la main de son propriétaire avant de s’avaler une gorgée de bière, histoire calmer son hilarité.

Euh...Excusez moi… Je vais vous demander de bien vouloir sortir du magasin. ”  Voilà qu’un employé s’approche timidement du duo, véritable agneau sacrificielle jeté dans les gueule du loup. Ilya ne rit plus. Il le regarde sous toute les coutures, comme prêt à lui aboyer à la gueule. Il se redresse, sort du cadis et s’avance tranquillement vers le pauvre garçon qui, déjà, commence à regretter son audace. La bière qu’il tient à la main mousse et tombent à grosses gouttes sur les carreaux blancs du magasin. Floc floc floc. Même la musique que crachent les enceintes semblent faire moins de bruit que ça.
— [b]Tu veux qu’on parte ? [/bi]” Jamais une question si banale n’a autant sonné comme une menace. Entourant de son bras les épaules du petit exécutant,  il se penche vers lui, jette un coup d'oeil à son badge, et se tourne une nouvelle fois vers Audrain, un grand sourire aux lèvres et un lueure de cruauté dans le regard.  — [b]Bon. Robert veux qu’on se tire. On fait quoi ? [/bi]”
© Vanka
Audrain Wilde
Audrain Wilde
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Lun 26 Oct - 22:49 #
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Ils continuaient à se vanner allègrement sans que ni l'un ni l'autre ne s'en offusque. Ils utilisaient leur propre langage, à la grammaire anarchique et au vocable fleuri, pour se rappeler le bon vieux temps et rattraper celui qui avait été perdu. Audrain sentit son ego ronronner au compliment lancé. Sa musique retentissait dans les allées, si bien qu'à un moment, il ne put se retenir de lâcher trois pas de danse, envoyant valser le caddie en avant pour mimer allègrement quelques riffs sur sa guitare imaginaire. Putain ce que c'était bon ! Il haussa les épaules à la question sur les concerts. C'était plus facile de balayer ça sous le tapis plutôt que de dire à haute voix que c'était fini. Il commençait à peine à digérer la situation. À ne plus ressentir l'envie de foutre son poing dans la gueule de son chanteur, aussi. Peut-être qu'un jour, ils s'en remettraient tous. La seule chose qu'il cogna fut sa bière tiède contre celle d'Ilya avant que son portable ne se mette à sonner.

Haussement de sourcils à la mention de l'autre bourgeoise en question.- J'me suis tiré. Pas elle. Fin de l'histoire. Penser à Ludmila faisait partie des dernières choses au monde qu'il avait envie de faire. Le jeune homme évitait consciencieusement ce fantôme de sa vie. De cette manière, il ne prenait pas le risque de se confronter à des souvenirs douloureux. Parce que c'était ça, le fond du problème, pour lui qui n'oubliait jamais rien. L'émotion persistante qui le chamboulait à chaque fois, comme s'il revivait la scène. Audrain lâcha un rire sonore en écoutant son pote lui faire la morale. - Non mais j'rêve, tu veux pas mon CV en plus ? Si je t'avais tenu au courant de chaque meuf que j'me suis fait, t'aurais gagné un complexe d'infériorité. J'pouvais pas te faire ça, bordel ! T'es mon pote, quoi ! Son sourire se ramollit à la lecture du message de Charlie. - Bon, allez rends moi ça, couillon ! Comme si l'autre allait l'écouter. Le musicien tenta une approche. - Enfoiré ! qu'il lâche en riant, quand l'autre s'esquiva à l'autre bout du carrosse métallique. Ce qu'il le faisait chier, putain. Brusquement, Audrain poussa sur le charriot, impulsant un demi-tour brutal qui dut secouer son comparse. Trop tard.

Il récupéra son bien et s'empressa d'observer le texto envoyé. - Mais quel bâtard ! se plaignit-il en tirant allègrement sur les voyelles. L'insulte était légitime, de son point de vue. - J'vais devoir assumer tes conneries, maintenant ! fit-il en levant les yeux au ciel. Sa lassitude, toute feinte, aurait probablement gagné en crédibilité sans ce sourire niais collé sur sa tronche. Charlie ne lui en voudrait pas et il le savait. Il n'était même pas sûr qu'elle le croit s'il prenait la peine de lui raconter ce qui s'était réellement passé. - Rappelle-moi bien de jamais te la présenter surtout ! se moqua-t-il quand on vint les interrompre.

Audrain observa Ilya s'approcher de l'intrus, menaçant. Lui, il n'avait clairement pas envie de se prendre la tête, encore moins de battre pour des conneries. Pour autant, il n'avait pas non plus l'intention de se faire jeter dehors comme un chien galeux. Avec sa nonchalance coutumière, il avançant vers l'improbable duo en avalant une grosse gorgée de sa bière. - J'vois pas trop pourquoi on devrait se tirer, Bob. On met de l'ambiance, tu devrais nous remercier vu la musique de merde que vous passez en boucle. Haussement d'épaule, grand sourire. Entre le je m'en foutisme assumé et la moquerie bon enfant.

- C'est que... commença l'autre. Un ballon de baudruche qui se dégonflait à vue d'œil. Pfuiiiiit. Il attendit de voir ce qui allait sortir de ces explications vaseuses. - Je veux dire... Enfin... Il n'osait même pas se dégager de l'étreinte d'Ilya. Après, ça voulait leur donner des leçons. - Ok, ok... je vois. Écoute, on passe une bonne soirée entre potes là, si tu veux qu'on se casse va falloir nous reconduire à la sortie. En plus, j'ai un truc à acheter avant de partir. Tu veux une bière, pour patienter ? Il joignit le geste à la parole en lui tendant de quoi s'hydrater. - T'as l'air d'avoir chaud, en plus. Tu transpires, constata-t-il, un air moqueur au visage. Il se tourna vers Ilya. - Allez, viens, faut que je prenne du lait d'amande. L'énergumène à la coupe de mulet allait probablement se payer sa tronche, mais tant pis. Il pariait sur le fait que ça allait lui changer les idées. Ce petit employé minable n'en valait pas la peine. - Si t'es sage, j'te laisse conduire ! fit-il en tendant vers lui les rennes de leur bécane temporaire.

Il pensait bêtement, naïvement, que les choses allaient s'arrêter là. - Messieurs, si vous ne partez pas, j'vais devoir appeler la police. Audrain ferma les yeux une seconde. Il soupira profondément. N'aurait-il pas pu juste fermer sa grande gueule au lieu de pousser le vice. Il fit brusquement volte-face et s'approcha de l'employé. Du plat de la main, il frappa dans la bière, tenu dans les mains tremblante. L'alcool se renversa sur la chemise du pauvre type. - Casse pas les couilles. On finit nos courses et on se tire de ton épicerie pourrie, là.. Le ton était sans appel, plus agacé que réellement agressif. Qu'il arrête de chercher les emmerdes ! Il frappa l'épaule d'Ilya, et d'un mouvement de menton, l'invita à suivre le mouvement. - Y'a la caissière qui t'attend. Oublie pas de rouler du cul, qu'elle puisse mater. S'ils restaient là, Ilya allait finir par lui foutre son poing dans la gueule. Sauf que si l'autre protestait, lui-même serait obligé d'intervenir. Ce ne serait pas en faveur de l'homme de paille. Son pote passait avant. Quitte à se salir les mains.
Ilya Dmitriev
Ilya Dmitriev
Kéké des villes
Âge : 26 ans
Occupation : Vendeur de rêve ( dealer ) et homme à tout faire ( malfrat type petite frappe )
Habitation : Southwood
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Sam 31 Oct - 17:57 #
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BOYS WILL BE BOYS


Audrain ne tarde pas à rejoindre le manège cruel du rayon bière. Sa voix sonne comme le tonnerre, contraste étonnant entre la réalité et les souvenirs d’enfance d’Ilya. Des calembours trempés d’acide ne peuvent pas cacher toute la rage d’un homme : il y a en lui quelque chose de plus inquiétant que la simple malice d’un trublion. Maintenant bureau, répétant le cycle infini du sadisme humain, il y a dans son allure une espèce de sauvagerie urbaine, une froideur carnassière qui lui donne des airs de grands fauves. La bière qu’il tend au petit employé n’a rien d’un cadeau, c’est une nouvelle menace, un affront de plus ajouté à une liste déjà trop longue. Ferme ta gueule et bois, semble lui dire Audrain dans chacun de ses gestes. Et Ilya, ravit, sourit.
Secouant l’épaule du pauvre type, il frappe du plat de sa main contre le tambour de son dos - au revoir brutal qui les sépares. — Du lait d’amende ? Putain, Audrain, j’te préviens, on va pas bouffer des graines ce soir. J’comprend pourquoi tu veux pas me présenter ta copine vu la mauvaise influence qu’elle a sur toi. ” Il agrippe les rennes du cadis, prêt à faire brûler la gomme de ses petites roues.

Mais Robert insiste, rassemblant soudainement tout son courage. Pauvre cow-boy de supermarché, il ne sait pas à qui il a affaire : Audrain fait volte face, dégainant sa plus belle insulte. Il rugit plus fort, féroce, donnant un grand coup dans la bière tiède de l’employé qui, elle aussi, se répand en ruisseaux sur le sol. Ilya rit et siffle, saluant l’audace de ce gladiateur moderne : il n’ont plus peur de rien, ces pauvres gens devraient déjà le savoir. Pas le choix, s’il veulent que la situation ne dégénère pas, ils vont devoir se taire - et c’est d’ailleurs ce qu’il font.
Un silence gênant tombe sur la superette, mélange de peur et de tension : le premier qui bouge tombe, c’est la règle. Alors, pour prendre le dessus, et asseoir leur victoire, le duo ricane et se pavane.  — T’inquiète, même de face elle m’adore.” Répond-t-il à son acolyte, tout en faisant sauter le cadis comme une Cadillac à suspension, s'attirant une nouvelle fois les foudres de la pauvre caissière. — Fait chauffer le tapis roulant, Martine, on arrive ! ” Sur cette touche de poésie, ils reprennent leur chemin d'errance.

Bon attend, on parlait de quoi avant que ce connard nous interrompe... ” Plus concentré sur les paquets de chips que sur leur conversation, il met quelques secondes avant d'atterrir ( étrangement au moment précis où il se saisit d’un paquet de Doritos ).  — Ah oui, ta meuf, Charlie ! ” Il sourit comme un idiot, prêt à lâcher un nombre de conneries incalculables à la seconde - mais pour une fois, il garde ses réflexions pour lui, plus curieux que moqueur. — Alors ? Comment elle t’as mis le grappin dessus ?” Cette histoire n’a pas l’allure d’une tragédie grecque, la lueur qu’il a vu dans les yeux d’Audrain à la réception du sms ne donnait en tout cas pas cette impression. Et puis, tout brute qu’il est, Ilya aime malgré tout voir ses potes heureux, amoureux, même - s’était d’autant plus de ragots à échanger sur le sujet. — Propose lui de passer. Promis, j’serais pas lourd.” Une étrange sincérité retentit dans la voix d’Ilya, presque assagi.

Un froid soudain dévore leurs pauvres carcasses : le rayon frais et ses petit néons tamisés se dresse devant eux. Véritable palais des glaces, l’apatride ne saurait différencier un produit d’un autre. Plastique et lait à perte de vu, cette arrangement monochrome a quelque chose de  déprimant… — Alors, c’est où ta merde...” Il se penche en grognant, tirant quelques portes vitrées au hasard. — Ah !” Il jette finalement son dévolu sur une marque dont l'étiquette d’un vert désagréable devait surement titrer “bio", fer de lance de leur comm’. Il balance ensuite tranquillement la bouteille dans le caddy , par dessus son épaule, toujours plus à l’aise, et surtout victorieux. — J'veux même pas imaginer quel goût ça a. Et d'ailleurs comment tu fais du lait d'amende ? Et surtout : qui s'est dit que c'était une bonne idée ? Non Parce que franchement - ” Il s'interrompt.

C’est le grésillement d’un talkie-walkie qui a attiré son attention. Il se penche, curieux de constater ses propres doutes: c’est sans surprise qu’il aperçoit la silhouette d’un homme en bleu posté à l’entrée du magasin, écoutant patiemment la complainte du martyre de supermarché. Robert a eu le culot d’appeler les flics, et rien que pour ça, Ilya salue son courage. Certes, ça ne l’arrange pas, mais un homme qui va jusqu’au bout de ses idées et d’une telle démarche, c’est pas tout les jours qu’on en croise. Quel héros.
Il se redresse, tranquillement, baladant son regard sur les rayons à la recherche d’une échappatoire. Ses mains, presque machinalement, viennent vider le contenu de leur chariot, glissant au passage deux ou trois bières dans sa veste. — Audrain, prend ce que tu peux, c’est la maison qui offre. On s’tire.” Il a une pensée émue pour sa petite voiture qu’il l’attend tranquillement dehors, et surtout, toute la drogue qu’il a dans la boîte à gant. Pas moyen de se faire arrêter ce soir, d’autant qu’il n’est pas tout à fait sobre.
Désignant à son comparse d’un signe de tête l’agent de police qui apparaît entre deux étagères,  il s’avance tranquillement vers le fond du magasin, prêt à tailler la route dès que l'occasion se présentera.  — J’espère que tu cours toujours aussi vite. S’ils te chopent, j’reviens pas te chercher.” Il se permet de rire face au danger, peut-être pour chasser sa crainte, jetant un dernier regard à Audrain avant de s’approcher à pas de loup de la sortie.
© Vanka
Audrain Wilde
Audrain Wilde
La roue libre totale
Âge : 23 ans
Supers : Partage de mémoire.
Occupation : Barman au Black Flag / Guitariste
Habitation : Southwood. Un appartement trop petit avec 4 chats, lui, son bordel désorganisé. Et, Charlie. Le bonheur.
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“You don't love someone for their looks, or their clothes, or for their fancy car, but because they sing a song only you can hear.” O.Wilde
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Ven 6 Nov - 22:52 #
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Audrain avait toujours été du genre bagarreur. Gamin obstiné, hargneux, colérique. Mais, il n'avait jamais été du genre à jouer les caïds et à taper sur plus faible que lui. Se foutre de la gueule des gens, ça, oui. Terroriser pour le plaisir, pas tellement. Pourtant, il se laissa entraîner par le rire d'Ilya et y joignit le sien. Après tout, l'employé l'avait bien mérité, non ? À venir leur casser les noix, à essayer d'imposer sa petite loi minable pour se donner l'illusion d'avoir un quelconque pouvoir. Le jeune homme préféra passer outre. Mieux valait effacer sa face de rat de son esprit et se concentrer sur le présent. C'était qu'ils avaient encore du lait d'amande à acheter.

Ils poursuivent leur route dans une discrétion toute relative. Audrain fit tomber un paquet de pistaches trop salées dans le caddie. Un ricanement lui échappa en entendant son pote chercher de quoi ils pouvaient bien parler précédemment. - Bah j'vois que ta mémoire craint toujours autant. Attends, je te la rafraîchis un peu. Dommage qu'ils ne soient pas aux rayons surgelés, il aurait joint le geste à la parole, littéralement, en lui collant un sachet de petit-pois sur la tronche. Ça aurait pu être drôle. Bon, il était aussi très probable que l'histoire n'en serait pas restée là et qu'une guerre ouverte aurait été déclarée, chacun dans sa tranchée, pour se balancer tout ce qui se serait trouvé sous leurs mains. Au moins, nos deux gaillards n'auraient pas manqué de minutions. - J'te disais que t'étais vraiment un connard. Mais moins que le chanteur de mon groupe, alors ça va, c'est tolérable. mentit-il sans vergogne, un grand sourire sur les lèvres. Peut-être que son petit tour de passe-passe marcherait, qui pouvait savoir ?

Et bah non ! L'échec eut beau être retentissant, cela ne l'empêcha pas d'arborer cet air niais d'amoureux transi à l'évocation du prénom de sa dulcinée. Il n'en prit conscience qu'en croisant le regard de son comparse et détourna les yeux aussi sec, en secouant la tête de gauche à droite. Il était mordu, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Même s'il avait voulu le cacher, il n'y serait pas parvenu. - J'sais pas trop, j'ai squatté chez elle en revenant, parce que Kalen était trop relou. Ça s'est fait, c'est tout, dit-il en haussant les épaules, grimaçant au moment où il prononçait le prénom de son frère. C'était la version courte, évidemment. Rentrer dans les détails l'aurait rendu trop vulnérable. - Rêve, elle bosse là ce soir. Quitte à passer pour un con... - J'voulais lui faire des pancakes pour quand elle va rentrer. N'était-ce pas ce qu'on appelait tendre le bâton pour se faire battre ? Il s'en foutait, il assumait. Parce qu'avec elle, il avait enfin trouvé quelque chose qui en valait la peine. Un diamant brut au milieu des charbons. Sa chance sur un milliard.

Qu'Ilya se moque de lui, ce n'était que justice. Il conjugua sa propre hilarité à la sienne, le cœur bien plus léger. Il aurait pu voler sur ce carrosse de métal. - C'est vachement bon en fait, se surprit-il à dire avant de nuancer. - Enfin, ça va quoi. Ça vaut pas une bonne bière, mais ça se boit. Y'a des conneries véganes vraiment pas mauvaises. L'autre fois, elle a fait un curry de j'sais plus quoi avec des... Hey ! Il claqua des doigts devant le regard bleus de celui qui ne semblait plus l'écouter. Son sourire se figea, disparut un instant. Les flics. Merde. Dans son infinie idiotie, il glissa les pistaches dans la poche de sa veste avant de s'emparer de la brique de lait d'amande qu'il dissimula, beaucoup moins efficacement, dans sa manche. . - J'repars pas sans, putain, c'est ce que je suis venue chercher là. Renifler dédaigneusement lui presque autant de courage que l'adrénaline qui affluait déjà, tambourinant au rythme de ses pulsations cardiaques. - J'vais te laisser sur le carreau et te foutre deux cent mètres dans la vue. Pleure pas trop quand ça arrivera, s'il te plaît, j'ai pas de mouchoir. Un rire de connivence souda leur pacte tacite. Il s'agissait aussi de ne pas perdre la face, de jouer à l'enfant terrible en lançant un "même pas peur, j'suis cap."Pourtant, Audrain savait déjà, que si son acolyte se faisait attraper, il serait le premier à venir jouer des poings pour lui éviter des ennuis. Quitte à s'en créer.

C'était stupide, vraiment. Complètement idiot. Mais en lui, soufflait comme un vent de liberté. Il avait à nouveau quinze ans et se sentait invincible. Plus encore quand ils passèrent sans encombre les portes automatiques de la fameuse "sortie sans achat" dont les larges panneaux ne sonnèrent même pas. En même temps, qui irait coller un antivol sur une putain de brique de lait ? Audrain se permit un petit salut militaire en direction de Micheline, avant de lui envoyer un baiser dans le vent. - Mate nous bien surtout, t'es pas près de nous revoir.

Après ça, l'allée, d'un pas tranquille toujours. - On se la fait à l'ancienne ? Je t'attendrais au ciné, traîne pas trop en chemin. Son cerveau avait probablement déraillé, une fois de plus, vu comme il savourait l'instant. Il affichait cet air de pure insolence. Robert pointa un doigt dans leur direction. Le flic carra les épaules, hocha la tête et avança vers eux. - Messieurs, je vais vous demander de me suivre, fit-il une fois à portée de voix, une main sur sa matraque. - Bonsoir Monsieur l'agent, belle soirée, non ? Audrain avança encore. Il attendit d'être à la juste distance, hochant la tête en preuve de bonne foi. L'objectif était d'avoir l'air parfaitement normal, de ne montrer aucun signe de ce qu'il s'apprêtait à faire. - Ok, pas de problème. Par contre, Robert. Oublie pas t'embrasser ta femme pour moi. Clin d'œil facétieux, signe indiscutable d'un changement d'ambiance.

Sans aucun signe annonciateur, Audrain se mit à courir comme un dératé, glissant presque sur le sol trop lustré de ce magasin cheap comme pas permis. Il s'élança comme si sa vie en dépendait, ce qui était clairement le cas si Charlie venait à apprendre ce qu'il était en train de faire, d'ailleurs. Il passa sans mal l'entrée. L'air frais de l'extérieur, lui brûla la gorge. Il était fier comme un coq, satisfait jusqu'à l'os de sa petite rébellion quand un bras tendu, venu d'à peu près nulle part, fit office de barrière entre son estomac et la liberté. Ça lui coupa la respiration et le fit reculer de deux pas chancelants. Putain. Ses yeux tombèrent sur un second flic. C'était pourtant connu que les connards ne sortaient jamais seuls. Il aurait dû se douter. Il fit quelque chose d'encore plus stupide que tout ce qui avait déjà été entrepris alors. Il décocha un uppercut en plein dans le menton barbu. Réflexe primaire de gamin trop habitué à se battre pour se faire entendre.

Merde. Merde. Merde. Merde. MERDE !

Une seconde, il se tourna pour chercher Ilya des yeux. La voix beuglante de l'autre flic le rappela à la raison. Il allait devoir courir encore plus vite que prévu. Audrain reprit sa course de plus belle, se faufilant dans une rue perpendiculaire qu'il connaissait pour être étroite et encombrée. De là, il pénétra dans le hall d'un vieil immeuble, avant de sortir par le local à vélo, au cadenas tellement souvent défoncé que plus personne ne prenait la peine de le changer. La route risquait d'être longue et semée d'embûche. Il fit un autre détour, renversant une poubelle d'un coup de pied bien placé avant de retrouver la rue principale. La dodge ! Ou elle était cette putain de caisse là ?
Ilya Dmitriev
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Ven 20 Nov - 22:19 #
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La diatribe d’Audrain sur les produits vegans ne dure pas longtemps ( de toute façon, c’était pas si convaincant ), très vite, lui aussi se rend compte du piège qui se ferme sur eux. Mais courageux comme un gosse s’apprêtant à faire une connerie, il ne se démonte pas, enfouissant son butin dans sa veste à peine assez grande pour cacher une brique de lait. Il s’offre même le luxe d’une blague, fier comme un coq prêt à épater la basse cours. Bien sûr, ils sont deux à être piqués d’idiotie, alors, comment ne pas en rajouter une couche ?  — Ouais c’est ça Usain Bolt, dans tous les cas j’te rappelle que c’est moi qui ai les clefs de la voiture. Mais t’en fais pas, j’te récupère sur le trottoir quand tu veux.” Il se penche, prêt à partir, non sans balancer un dernier clin d’œil à cet aventurier des temps moderne qu’est Audrain.
Sans un mot de plus, ils traversent le magasin, entre hilarité et inquiétude, mais déterminés comme seuls deux gosses peuvent l’être. Comme s’il n’y avait pas de justice en ce bas monde, personne ne leur barre la route, à croire que les flics sont là pour la déco. Ilya se félicite même pendant un instant de garder le silence, marchant dans les pas de son complice. Mais l’ego vous pousse parfois à commettre l’erreur ultime : à force de gagner, on ne sait plus quand s’arrêter. Cette fois, c’est Audrain qui met le feu aux poudres, narguant la caissière de façon experte - Ilya aurait bien volontiers applaudi l’exploit, si la frasque n’avait pas attiré l’attention de Robert et de l’homme en bleu.
Et puis tant pis ! A la vie, à la mort. Leurs conneries, de toute façon, les pousseront sûrement un jour dans la tombe ( et puis, au pire, un p’tit tour au poste, c’est rien de plus qu’un RBnB surprise. ) .— Toi même tu sais. Brule la gomme avec tes baskettes de modasse .” Et surtout, force et honneur. Après ce bref interlude motivateur, plus le temps de déconner.

Messieurs, je vais vous demander de me suivre.” Bien sûr, un des cowboys les interpelle, la main sur sa matraque comme s’il avait flairé l’embrouille. Audrain s’attaque à la bête, poli comme un gosse de riche, trop pour être honnête. Il sait s’y prendre avec les condés, cette tête brûlée, trop imprévisible, il leur fait fondre les plombs - le voir à l'œuvre, c’est toujours un spectacle, tragédie en un seul acte pour les forces de l’ordre.
C’est lui qui ouvre la chasse, lièvre en fuite qui surprend le chien bleu. Ilya fait de même, traçant entre les bagnoles garées sur le trottoir, directement vers la route. Le flic ne l'a pas vu venir, et ce dit sûrement que quitte à poursuivre deux gosses, autant ne pas se faire renverser, alors c’est audrain qu’il prend finalement comme cible. Au loin, courant sur les bandes blanches, Ilya regarde la scène se dérouler : il siffle, rit, tâchant de sonner les trompettes de la victoire avant même qu’elle ne soit emportée - mais surtout pour soutenir la course effrénée d’Audrain.
C'est sans compté sur la présence d'un autre salopard sorti de nulle part : barrant la route de la plus sale des façons, le fuyard encaisse le coup comme il peut. — Putain de bordel de merde !” Ilya rugit, aussi surpris que son pote à terre. Il a à peine le temps de le voir se relever et entendre le son d’un poing claquer contre une mâchoire d'un homme qu’il rejoint déjà la Dodge, s’engouffrant à l’intérieur après avoir balancé une poignée de bouteilles sur la banquette arrière. Il remarque au passage le PV collé sur sa vitre - mais pas le temps de prendre ce genre de détail en compte : il doit aller cueillir Audrain avant que cet idiot ne finisse au poste. Il fait gronder le moteur de la voiture, et démarre. Repassant devant la ruelle qui n’est autre que la scène de tout ce cirque urbain, il n’y voit que deux flics un peu perdus, l’un essayant d’escalader une rambarde tandis que l’autre se frotte la joue. Bon, au moins, Audrain a réussi à se tirer. Mais où est-ce qu’il peut bien être ?

Ilya appuie sur l’accélérateur, dépassant le couple de condés qui tentent vainement de lui courir après - mais ils le savent déjà : ils ont perdu la partie. L’apatride tape sur le volant, ravi de son coup. Il ne lui reste plus qu’à faire deux tours de quartiers : un pour être sûr de semer la loi et l’autre pour récupérer un homme en fuite.
Se faisant, c’est non sans difficultés, et après une bonne vingtaines de minutes, qu’il finit par apercevoir dans la lumière de ses phares une silhouette traînante, comme épuisée par un long et périlleux voyage. Ilya n’imagine même pas où il est allé se traîner, vu l’état de ses fringues. Il grimace, rit à gorge dépouillée, et le klaxonne comme il se doit ( concerto pour une ruelle déserte ). Il accélère un coup, faisant crisser les pneus de la relique qui vient soudainement s’arrêter à la hauteur d’Audrain. D’un geste rapide, Ilya se penche pour ouvrir la porte côté passager, balançant le morceau de tôle dans le vide sans aucune délicatesse et avec empressement. — Tu disais quoi déjà ? Que t’aller me laisser sur le carreau ? Parce qu’il t’a bien fait bouffer la poussière le cowboy là. Ceci dit, tu t’es bien vengé. Mais franchement, s’te chute, je chérirais cette vision toute ma vie. ” Il rit, avare de compliment. — Bon allé, bouge, sinon on va finir au trou et tu pourras même pas faire de pancakes à ta meuf demain matin, sale canard.

Une fois Audrain installé, il démarre, reprenant son souffle, comme s’il venait de courir un marathon alors qu’il n’a eu qu’à appuyer sur l’accélérateur. — J’ai bien cru que j’allais devoir payer ta caution. Merci d’avoir épargné mon compte et ma banquière.” Il se penche distraitement vers l’arrière avant de balancer deux bouteilles dans les mains d’Audrain. — Tu m’en ouvre une ? J’pense qu’on peut trinquer à Robert l’alcool qu’il nous a offert.” Il sourit, jetant un rapide coup d'œil complice à son partenaire de crime. — Ouvre le part soleil, y a un joint sous le miroir. Et puis, si tu veux te repoudrer au passage...” Nouveau rire. Comme un prince, il compte bien festoyer ce soir, histoire de fêter leurs retrouvailles comme il se doit, et la réussite de ce micro braquage.

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Audrain Wilde
Audrain Wilde
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Sam 28 Nov - 18:31 #
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Comme il n'avait pas vu la caisse d'Ilya, Audrain avait continué à marcher. Sauf que plutôt que de rentrer chez lui, peinard, il avait pris le chemin pour se rendre sur le parking de l'ancien cinéma, courant ainsi le risque de se faire rattraper par une patrouille de police qui aurait reçu son signalement. Il se disait, qu'après tout, il n'avait pas un physique suffisamment hors norme pour être facilement repéré. Ça valait le coup après tout. Il était trop heureux d'avoir retrouvé Ilya pour le laisser filer sans profiter de la soirée en sa compagnie. Un comble quand on savait qu'il n'avait pas pris la peine de venir le voir depuis son retour. Pas spécialement par manque d'envie. Juste que sur le moment, il était revenu avec un but précis avant que les choses ne changent.

Au bout d'un moment, il entendit un concert de klaxon qui lui vrilla les oreilles. Un large sourire s'étala sur ses lèvres. Audrain se força à relever la tête, à carrer les épaules, véritable petit coq gonflé de fierté. Il attendit d'entendre la Dodge se planter juste à côté de lui pour enfin tourner la tête vers son propriétaire. - C'était scripté, j'ai fait tout ça pour tes beaux yeux, tu sais ? Mentit-il sans vergogne, histoire de ne pas perdre la face. Il ne se fit pas prier plus longtemps pour prendre place, se laissant tomber de tout son poids dans le siège passager. Si lourdement, en fait, qu'il en fit remuer la structure métallique. Juste représailles pour le nom d'oiseau qu'il venait de se faire attribuer. - Ta caisse pourrie peut pas assumer mes muscles, là ! Il se gratta le menton, fit mine de réfléchir. - Ou alors c'est mon charisme qu'elle digère pas. Forcément avec toi, elle a pas l'habitude. Il renifla un rire narquois avant de feindre l'innocence.

Aussitôt demandées, les deux bières furent ouvertes. Évidemment, il fila la plus mousseuse des deux à son comparse d'impertinence, se permettant de lui balancer - Regarde la route, enfin, vu ton allure de grand-mère, on sera peut-être au ciné avant demain, que je puisse faire le canard comme je suis censé le faire ! Provocation qui ne resterait sans doute pas sans représailles, après tout, ce sera de bonne guerre. Il s'intéressa au pare-soleil pour en tirer un joint qu'il renifla avant de complimenté - C'est que t'es bien roulé, toi ! Allumé dans la foulée, il tira une longue bouffée, savourant le goût dans sa gorge. Cela faisait quelque temps déjà qu'il n'avait rien pris d'illicite. - J'touche pas à la neige, ça fout trop la merde dans mon crâne après. Haussement d'épaule nonchalant accompagné d'un geste de moulinet au niveau de sa tempe. Subtile référence à sa mémoire hors norme, qu'il n'avait jamais cachée à Ilya sans se douter alors de ce que cela signifiait. Si son comparse en était adepte, il ne le jugerait pas. Il avait lui-même testé trop de substance pour se le permettre. Après deux nouvelles bouffées, il daigna tendre le joint à son légitime possesseur, juste le temps qu'il puisse se le caler entre les lèvres en poursuivant leurs routes.

- Allez roule, ma poule ! fit-il avant de s'occuper de trouver une radio décente dont il monta odieusement le son, ouvrant grand la fenêtre pour chanter à tue-tête. De son siège, il imita avec entrain l'intro de eye of the tiger. Astoria n'avait qu'à bien se tenir, leur terrible duo était de retour.

Sur la parking du cinema, les bières s'enchaînèrent au même rythme qu'ils déballaient leurs souvenirs conjoints. Audrain en profita pour lui raconter ce qu'il avait bien pu faire de sa vie pendant ces cinq années. Des débuts crasseux à mendier à un tout pour vivre, quelques rencontres hasardeuses jusqu'à ce qu'il se prenne en main, quittant un trou paumé pour la grande Seattle, là où on lui avait filé des contacts. De là, Phoenix, sa rencontre avec Tarek, son groupe, les premiers concerts (rejoué façon air guitare avec l'air d'y être encore) avant que ça s'écroule. Ca coulait avec fluidité, sans qu'il y réfléchisse plus que ça. Encore plus facilement, sans doute, à cause de la drogue et de l'alcool. - Puis, j'suis revenu là et j'ai squatté chez Charlie, termina-t-il un sourire aux lèvres avant de se laisser tomber sur le capot de la dodge. Mais, comme ce n'était pas assez haut, il adressa un regard malicieux à Ilya avant de s'accroupir puis de se hisser sur le toit, jambes pendant sur le pare-brise. À coup sûr, il allait se faire engueuler. Il en rirait sans doute à gorge déployé. Les pistaches étaient dévorées petit à petit, alors qu'il jouait à envoyé leurs enveloppes le plus loin possible. - Cette nana, elle est beaucouuuuuuuuuuup trop bien pour moi. Mais, j'essaie, tu vois. Genre. D'être à la hauteur, ou une connerie du genre. Pensée sincère, venue du fond de ses tripes et qui signifiaient beaucoup. L'aveu révélait à quel point cette histoire comptait pour lui.

De haut de son perchoir, il alpagua son pote. - Il commence à cailler sévère, là ! Tu veux pas te poser chez moi, que j'te prouve que les pancakes au lait d'amande, c'est bon ? Par contre, tu boufferas pas tout, okay ? Si j'dis vrai, j'veux te voir faire ta plus belle danse des canards ! Deal ? Visage tourné vers l'autre. Air de mauvais augure. - Tu me laisses conduire ?
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